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Anonymous
Invité
Invité
Est-ce un voyage,
Que ce très long voyage,
S’il ne veut finir ?

Il n’appréciait pas les villes. C’était quelque chose qu’il se répétait religieusement à chaque fois qu’il était obligé de mettre les pieds dans l’un de ces centres grouillants et puant de population, de fouler les pavés plats et glissants de leurs rues, de supporter le bruit constant des piaillements des badauds, de toujours devoir se plier en deux et faire attention à la place que prenait son arme dès qu’il passait une porte. Il n’aimait pas la foule, ce courant solide et liquide à la fois, ce mouvement panurgique de corps serrés qui se compressaient dans des artères souvent bien trop minces et encombrées pour pouvoir décemment s’accommoder de leur multitude. Il n’aimait pas la forme tranchante des bâtiments, et il n’aimait pas l’absence presque totale d’éléments naturels. Il n’aimait rien, et se le rappeler avec autant de régularité lui permettait paradoxalement de s’enfoncer un peu dans ses pensées ronchonnes, et d’oublier pendant un moment l’extérieur. Sans doute fut-ce pour cela qu’il ne prêta au début pas attention aux gens qui l’entouraient. La rue était commerçante, et la foule excitée nombreuse, et ses sens peinaient à digérer toutes les informations qui inondaient en ce moment son esprit. Alors quand le premier corps vint le pousser, il n’y fit pas réellement attention, se contentant tout juste de vérifier qu’il ne s’agissait pas là d’un coupe-bourse un peu trop entreprenant. Mais après celui-ci, un deuxième, et un troisième et enfin une multitude d’autres suivirent, avant qu’un cri ne vienne définitivement le tirer de sa rêverie oisive. Quelque chose n’allait pas, et il se rendit compte qu’autour de lui, les gens se poussaient et se piétiner, et qu’il se trouvait visiblement au milieu de ce qui s’annonçait être une panique générale. Il fronça les sourcils ; si sa haute taille et son poids imposant lui garantissaient de manière à peu près certaine de ne pas avoir à se soucier de finir foulé au pied par la populace paniquée, il n’était pas certain de ce qui avait ainsi pu provoquer ce début de débandade. Non pas qu’il ait à l’idée de s’impliquer dans ce genre d’affaire. Il avait bien mieux à faire que cela, et souhaitait autant que possible éviter de perdre son temps. Mais cet incident allait au mieux représenter une perte de temps intolérable, et au pire un véritable problème qu’il allait devoir adresser. Soupirant, il écarta de force le mur vivant à sa droite, se dirigeant vers le côté de la rue, repoussant sans ménagement les gens trop paniqués pour comprendre qu’il souhaitait passer.

Il s’éjecta du flot de son ampleur grandissante dans une petite rue attenante à l’allée commerçante, et se passa la main sur le visage, se demandant ce qu’il allait faire maintenant. Suivre les petites rues qui couraient parallèlement à son itinéraire initial allait certes le retarder, mais ce serait mieux que rien. Restait simplement à ne pas se perdre dans ces chemins ophidiens, et à éviter les endroits les moins fréquentables. Laissant retomber sa main, il regarda devant lui, et ne put que pousser un grognement de frustration en constatant qu’il se trouvait dans une impasse. Il haïssait les villes. Derrière lui, le mouvement de foule semblait prendre de l’ampleur, et les voix craintives s’étaient changées en un chœur discordant de cris et de gémissements. S’intéressant pour la première à l’autre personne qui se trouvait ici avec lui, il la détailla rapidement.

« Tu ne sais pas par où on peut passer pour rejoindre la Rue de la Nouvelle-Lune, j’imagine ? »

C’était une petite chose, qu’il avait en face de lui, une petite chose fragile et qui pouvait facilement se cacher. Les autres races mortelles lui faisaient rarement un autre effet. Il attendit une réponse de la créature, cherchant en même temps un moyen de se débrouiller. Au rythme où les choses progressaient, il devrait bientôt se résoudre à escalader la façade la plus proche et à passer par les toits.
Anonymous
Invité
Invité
Ikusa était sans doute l'une des premières villes qu'Erhis avait déjà pu visiter. De par sa proximité avec les Terres du Nord premièrement, mais également par sa taille et tous ses autres attraits que l'elfe avait voulu explorer. Malheureusement, à l'époque, elle n'était pas tellement habituée à côtoyer autant d'autres races en un même lieu et l'expérience avait été quelque peu désagréable. Ses attentes et ses illusions avaient volées en éclat alors qu'elle commençait à découvrir ce monstre d'activité, avec ses gens pressés qui ne font pas attention où ils vont, ses gens qui se croient tellement supérieurs qu'il faudrait lécher le sol sur leur passage pour éviter qu'ils ne vous prennent à partie en pleine rue juste pour se donner en spectacle, ses voleurs de bourse qui parvenaient à se faufiler dans les foules avec une habileté certaine.

En bref, rien de très bon quand on avait pas l'habitude. Mais cela faisait maintenant plusieurs années déjà que l'elfe parcourait toutes les cités du Sekai et elle était parvenue à s'y faire une petite place. Autant que faire se peut, du moins. Elle n'en restait pas moins une étrangère sans attache et sans aucune renommée. Au milieu de tout ce beau monde, elle n'était rien.

Malgré tout cela, elle avait du se rendre en ville aujourd'hui. Ses provisions étaient au plus bas et la nature seule ne parvenait pas à la sustenter dans les déserts. Elle allait également en profiter pour faire entretenir sa lame et racheter une ou deux pierres à aiguiser pour le voyage, qui lui faisaient également défaut à ce moment là.
Le seul problème, c'est qu'elle ne connaissait pas bien, voire pas du tout la ville. Trouver son chemin était un véritable défi et la plupart des gens donnaient des indications bien trop floues pour s'y retrouver.
À force d'efforts, elle était tout de même parvenue à se retrouver dans une rue qui semblait commerçante.

Perdue dans ses pensées, elle ne fit pas très attention au mouvement de foule, encore faible qui commençait à s'opérer. Une première personne lui rentrait alors dedans, la sortant de ses réflexions. Elle cherchait de la tête cette personne alors que d'autres commençaient déjà à se précipiter sur elle. Ou du moins...vers un endroit qui nécessitait visiblement d'essayer de piétiner la voyageuse.
Forte de sa grâce et de son agilité, elle parvint à danser au milieu de cette foule pour esquiver la plupart des agités jusqu'à finalement se glisser dans une petite ruelle en parallèle, où elle prit le temps d'abaisser son capuchon pour souffler et essayer de reprendre ses repères.

Adossée à un mur, les bras croisés et la jambe droite repliée, elle observait du coin de l'œil l'agitation grandissante. Il suffit de moins de quelques minutes pour qu'une masse s'extirpe du flot et pénètre cette même ruelle. Sourcil arqué, curieuse, Erhis détaillait ce qui semblait être un oni. Et après mure réflexion, il lui semblait bien l'avoir déjà vu quelque part, mais impossible de remettre le doigt sur ce souvenir.

Elle le laissait se remettre de ses émotions, si tant est qu'il en ait vraiment besoin, avant qu'il ne remarque finalement sa frêle présence et ne lui pose une question à laquelle elle ne saurait trouver de réponse. Haussant les épaules, elle lui répondait alors, son regard retournant en même temps à sa contemplation de la foule à quelques pas d'eux.

"Non, désolée. Je suis aussi perdue que vous, mais de toute manière, j'imagine que ça va être compliqué de circuler pour le moment. Vous savez ce qu'il se passe ? Ça m'intrigue."

Elle terminait à peine sa phrase qu'un badaud chutait dans la ruelle à son tour. Du moins, seulement à moitié. Étalé au sol, seule la moitié supérieure de son torse ne se faisait pas piétiner pour la marée humaine qui ne voulait visiblement pas cesser. La scène arrachait à l'elfe une mine interloquée pendant une petite seconde avant qu'elle ne reporte son attention sur son interlocuteur en attente de sa réponse qu'elle imaginait déjà négative.
Mais il fallait bien demander, sait-on jamais.
Anonymous
Invité
Invité
Il regarda la créature lui répondre. Maintenant qu’une partie au moins de son irritation précédente était redescendue et qu’il avait le temps de la regarder, il voyait en elle quelque chose d’assez familier, sans se rappeler exactement de quoi. Il lui était de toute façon souvent bien difficile de se souvenir des visages des autres races ; outre le fait qu’il ne faisait que rarement l’effort de se souvenir de quelqu’un, les traits de ces derniers étaient souvent trop timides et doux pour marquer l’esprit, et les visages finissaient invariablement par se mêler les uns aux autres dans ses souvenirs, formant une bouillie amorphe. Il lui fallait donc la plupart du temps faire de véritables efforts pour se rappeler à qui il avait affaire si on ne lui donnait pas de nom, ce qui lui avait déjà joué quelques tours. Malgré ce défaut évident, il préférait ne rien changer. Maintenir une certaine distance entre lui et le reste du monde lui semblait une mesure parfaitement saine, et venir enfreindre le sain périmètre établi par ce cordon hygiénique ne l’attirait de toute façon pas.

Sans grande surprise, l’elfe ne sut pas lui indiquer son chemin, et malgré cela vint à son tour lui poser une question. En temps normal, l’oni se serait contenter de lui répondre par un de ses éternels grognements, lui indiquant que puisqu’elle venait faire la démonstration de son inutilité, lui-même ne souhaitait poursuivre plus avant leur échange. Seulement, ils se retrouvaient maintenant tous deux coincés dans une ruelle, et il ne voyait pas comment au juste il allait bien pouvoir s’y prendre pour sortir de là et poursuivre son proverbial chemin. Il la toisa une fois de plus, tentant de ne pas avoir l’air agressif, et se demanda s’il devait lui sourire. Il doutait sincèrement de l’effet rassurant de ce dernier, et ses dernières tentatives n’avaient pas malgré ses plus honnêtes efforts été couronnées d’un succès flamboyant. Les commentaires variaient, mais allaient généralement de l’injure au cri étonné, voire effrayé. Il se contenta donc de garder un visage neutre et de contenir son agacement. Au moment même où il ouvrait la bouche pour répondre, il vit venir s’écraser dans leur refuge improvisé une troisième personne, projetée dans l’allée borgne avec toute la grâce d’un pachyderme en train de s’ébrouer. L’oni le considéra un court instant, et soupira, avant de se pencher vers lui et de le saisir par le col. Il le tira d’un coup sec vers eux, ignorant le cri de douleur qu’il provoqua, et il regarda rapidement ses jambes. Si il possédait comme tout bon voyageur et mercenaire qui entendait survivre plus de trois semaines les capacités nécessaire pour opérer la plupart des premiers soins, et qu’il avait en plus de cela complété une éducation déjà avancée par des connaissances plus poussées à ce sujet (il avait pendant un temps considéré la possibilité de reconstruire un corps qui pourrait servir de réceptacle à l’âme de sa sœur, avant d’abandonner cette idée), il allait lui être difficile d’opérer dans ces conditions.

« Un instant, fit-il simplement à l’elfe. »

A vrai dire, il n’était pas plus dans sa nature de secourir le malheureux que de faire la conversation à une inconnue. Mais encore une fois, il doutait d’avoir réellement le choix. Une fois la cohue passée, il y avait fort à parier que la garde arriverait dans le coin en grand nombre, et il se voyait mal expliquer à un sergent déjà énervé par toute cette agitation pourquoi il s’était contenté de laisser mourir quelqu’un devant lui. De là à être directement accusé de meurtre à cause de sa face peu avenante, il n’y avait qu’un pas bien facile à faire. Il retroussa donc le pantalon du type, regardant ses pattes. Rien ne saignait outre-mesure, au moins, et si son genou droit avait tourné sur lui-même pour se figer en un angle exotique, il ne voyait rien qui semblait particulièrement inquiétant. Pas de gonflement ou de coloration indiquant une hémorragie interne, en tout cas.

« Bon, fit-il en redressant l’inconnu contre un mur. Faut s’occuper de ton genou, sinon le sang va pas pouvoir circuler et faudra trancher tout ça, hm ?

- Que, hein, oui ?

- Magnifiquement dit. Tiens, fit-il en détachant de la ceinture du type la bourse qui en pendait. Mors là-dedans. C’est mieux que de te couper le bout de la langue. »

L’autre sembla hésiter, aussi Reflet-D’Encre jugea-t-il plus pertinent de lui fourrer la dite bourse entre les dents, et de lui décocher un regard noir afin de lui indiquant son déplaisir devant son manque de coopération.

« Bien. Compte jusqu’à dix, ou chante une comptine. Pense à ta femme ou à ce qui s’en approche le plus, sinon. Ca marche bien, généralement. »

Visiblement, l’autre décida de compter, les syllabes mal articulées mais tout de même reconnaissable arrivant rapidement d’entre ses dents serrées. L’oni attendit quelques secondes, une main immobilisant fermement la cuise du type, l’autre faisant de même avec le mollet. Estimant que le pauvre homme avait assez sué, il imprima à ses membres un mouvement brusque de torsion, ignorant son gémissement outragé et la couleur de son teint, qui finit rapidement de pâlir. Il le regarda en levant un sourcil. Au moins ne s’était-il pas évanoui. Il retira de sa bouche la bourse qui portait maintenant de manière particulièrement visible la marque de ses dents, et le coucha sur le côté, histoire qu’il ne s’étouffe pas dans son éventuel vomi. Il se releva ensuite, et regarda l’elfe.

« Les gens courent, conclut-il en guise de réponse. Sans doute parce qu’ils ont peur. »

Son académique démonstration achevée, il estima avoir rempli son devoir, et fut ravi de pouvoir retourner à ses pensées et à maugréer contre les villes, les autres mortels, le destin et tout ce qui pouvait bien s’attirer ses foudres intérieures. Ce fut ce moment précis que choisit la personne suivante pour faire irruption dans leur havre, qui se peuplait à un rythme bien trop élevé au gout de l’oni. Ce dernier ne parvint pas à retenir un juron bien senti devant un accroissement de la densité de la population de l’endroit, bien trop important à son gout.

« J’ai mieux à faire, fit-il simplement. Je vous déconseille de rester ici. »

A ces mots, il se mit à escalader comme il l’avait auparavant envisagé la façade la plus proche. Sa masse particulièrement importante rendait le choix des prises d’escalade particulièrement délicat, mais ses capacités physiques compensaient largement ce problème, lui permettant en quelques mouvements et en laissant derrière lui un mur presque intact de se positionner sur le toit le plus proche. Ceci fait, il contempla la scène, cherchant à comprendre ce qui au juste pouvait lui causer tant de tort.
Anonymous
Invité
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Après qu'Erhis lui ait posé sa question, l'Oni face à elle la toisait sans lui fournir une réponse immédiate, qui semblait pourtant simple à formuler. Au premier abord, elle ne savait pas vraiment quoi penser de lui. Elle n'avait pas croisé beaucoup de gens de sa race jusqu'à présent. Ceux qu'elle avait croisé devaient même se compter sur les doigts de ses mains. Tout ce qu'elle connaissait d'eux, c'était leur physique assez impressionnant, qui ne donnait presque pas envie de se frotter à eux. Et celui-là particulièrement lui donnait l'impression d'être relativement peu aimable. Il était sûrement de ceux qui gardent continuellement un air revêche, malgré ce qu'il pouvait afficher actuellement face à elle.

Il semblait sur le point de lui répondre au moment où l'autre ahuri était venu s'écraser dans la ruelle. Elle s'était bien entendu déjà désintéressé de lui, mais ça ne semblait pas être le cas de son interlocuteur, qui choisissait alors de le tirer vers eux, provoquant quelques grognements de douleur à l'inconnu.
L'elfe, qui ne s'attendait pas vraiment à que l'Oni accorde plus d'intérêt qu'elle à cet intrus, arquait un sourcil tout en observant sa démarche. Alors qu'il inspectait les jambes du pauvre malmené, elle allait prendre appui de son épaule sur l'un des murs, croisant les bras sous sa poitrine.

Elle était relativement curieuse de voir ce qu'il allait faire du blessé. Il fallait dire qu'elle-même n'était pas très avancée sur le sujet. Elle était capable de s'occuper d'elle-même, mais ne savait guère faire plus que quelques bandages et garrots rudimentaires pour soigner les autres. De toute manière, il lui arrivait bien rarement de devoir le faire, et elle préférait laisser le soin à d'autres, plus expérimentés, de s'en occuper. Elle observait d'ailleurs la scène d'un air absent durant quelques instants, alors qu'elle commençait à divaguer dans ses propres pensées, ce qui lui arrivait souvent.
Elle se demandait si les soins étaient si différents entre toutes les espèces. Toutes possèdent des points communs assez nombreux en ce qui concerne la physionomie, mises à part quelques exceptions sans réelle importance en ce qui concerne les soins, du moins, à son propre avis. Mais elle ne s'était jamais penché sur ce qu'il y avait à l'intérieur. Est-ce qu'il était possible qu'une race possède plusieurs cœurs, par exemple ? Peut-être, mais à ce qu'elle en savait pour le moment, ce n'était pas le cas.

Secouant la tête pour revenir à la réalité, elle s'amusait de voir la détresse du blessé face aux paroles peu réconfortantes de son soigneur. Mais au moins avait-il le courage de lui obéir et de ne pas paniquer complètement comme un hystérique. (De son point de vue, elle ne voyait pas le regard noir lancé.)
Le regard d'Erhis se positionnait finalement au niveau des mains qui tenaient respectivement la cuisse et le mollet de l'homme, imprimant tout cela dans un coin de sa tête.
Totalement silencieuse durant tout le temps que duraient ces soins, elle ne pouvait pas s'empêcher pourtant d'afficher fugacement une grimace à la vue de la torsion imprimée sur la jambe qu'elle observait.

Une fois encore, elle était assez impressionné par la résistance, autant physique que morale, de celui qui avait manqué se faire piétiner par la foule. Mais elle n'avait ni le temps ni l'envie de s'extasier sur lui très longtemps, aussi croisait-elle à nouveau le regard de son premier voisin de ruelle, affichant une mine déçue à l'entente de sa réponse.
Elle ne s'attendait pas à grand chose, mais là, il venait carrément d'enfoncer une porte ouverte. Soupirant, elle se marmonnait à elle-même.

"Oui, ça j'aurais pu le deviner toute seule."

Il allait falloir trouver un moyen de découvrir ce qu'il se passait autrement qu'en demandant à des inconnus coincés dans une ruelle. Et à n'en point douter, la panique avait dû se répandre alors même que la plupart des fuyards ne savaient même pas pourquoi ils couraient.
Alors qu'elle se questionnait sur la démarche à suivre, son attention  était attirée par une nouvelle personne qui terminait sa course dans leur étroit lieu de rencontre, cette fois, sans être blessée. Et étrangement, le conseil de l'Oni faisait directement écho à la réflexion qu'elle venait de se faire.
Ce n'est pas en restant ici qu'elle allait trouver sa réponse. Et elle ne comptait pas tenir compagnie à des inconnus gémissants.
Et si elle se demandait comment sortir d'ici sans se noyer dans la mer de panique au dehors, elle remarquait à peine celui dont elle peinait à se souvenir en train d'escalader le mur.

Il lui fallait bien quelques secondes pour percuter et se décidait à suivre le même chemin que lui. Passer par les toits n'était pas dans ses habitudes, mais dans la situation dans laquelle ils se trouvaient, c'était sans doute un bon échappatoire. Elle prenait sa suite, non sans avoir salué les deux personnes qu'ils laissaient en bas d'un geste poli de la tête.
Contrairement à la masse de muscle qui l'avait précédé, ses doigts fins et sa frêle carrure lui permettait d'opter pour une escalade agile et légère. On pourrait presque croire la voir voler jusqu'au sommet.

Sans se soucier de savoir si sa présence dérangeait l'Oni qu'elle venait tout juste de rejoindre, elle trottait jusqu'au bord du toit, penchée au dessus de la foule à la recherche de ce que cette dernière essayait de fuir, remontant le flux jusqu'à plus loin dans les rues.

"Vous voyez quelque chose ?"

La question était lancée à l'attention de son compagnon du moment, sans vraiment savoir s'il était encore derrière elle à ce moment là, ou même s'il comptait lui répondre.
Pour sa part, il lui semblait bien distinguer quelque chose, mais les rayons du soleil venaient l'empêcher de voir correctement. En tout cas, ça ne semblait pas être si énorme que ça. Ce qui écartait la possibilité d'un monstre. Du moins, certains.

Elle allait sans doute devoir se rapprocher un peu plus. Sans attendre de réponse à sa précédente question, elle se décidait à se diriger vers cette forme au loin, allant dans le sens contraire à la foule plus bas, sautant d'un pas léger de toit en toit sans vraiment se presser, et sans se soucier d'être vue ou non.
Anonymous
Invité
Invité
Ce qu’il vit ne le rassura pas particulièrement. Maintenant qu’il dominait la rue et le bruit cacophonique qui montait de ses entrailles jusqu’à lui, il pouvait entendre en plus de ce dernier des cris d’une toute autre nature, derrière lui, et constater la présence de quelques timides panaches de fumées, trop modestes pour provenir d’un incendie. C’était soit le signe de la présence de plusieurs torches, ce qui en pleine journée lui semblait assez fantaisiste, soit la marque caractéristique que laissaient derrière eux les pyromanciens lorsqu’ils exerçaient leur art. Et si quelqu’un avait décidé de lancer un sort de ce genre en pleine ville, cela voulait dire que la situation était soit déjà réglée, soit extrêmement problématique. Au moins tout cela ne ressemblait-il pas à une invasion ou à l’attaque d’un monstre tout droit sortie d’il ne savait quel cauchemar oublié. Quoi qu’il en soit, ce n’était pas ses affaires, et maintenant qu’il savait à peu près à quoi s’en tenir, il savait aussi ce qu’il lui fallait faire pour éviter d’avoir plus de problèmes que cela : le zouave, ou l’intéressé. Fort heureusement, sa nature taciturne faisait qu’il était extrêmement rare pour lui qu’il se laisse aller à l’un ou l’autre de ces tragiques extrêmes. Il entendit une personne le rejoindre, et il jeta un rapide coup d’œil dans sa direction. Sans grande surprise, c’était l’elfe qui avait décidé de le suivre, et il l’écouta lui poser une fois de plus une de ces questions sans intérêt dont elle semblait avoir le secret.

« Ma vision est parfaitement fonctionnelle, oui, fit-il en réprimant un sourire en coin. Je peux donc voir la fumée, et surtout qu’il serait bon si on veut éviter les ennuis de ne pas aller dans cette direction. »

Hélas pour lui, c’était exactement là qu’il devait se rendre, et ce contretemps fâcheux n’était pas le bienvenu. L’option la plus sage aurait été d’attendre. Le protocole habituel des gardes des grandes nations, quand ils étaient confrontés à un problème de ce genre était de neutraliser avec divers niveaux d’efficacité et selon divers niveaux de violence (cela dépendait de l’orientation politique du pouvoir actuellement en place) le problème, avant de verrouiller toute la zone dans un large rayon autour de ce dernier. Tout cela prenait du temps, l’inefficacité de la maréchaussée n’étant plus à prouver, et leur réticence à aller se frotter à des extrémistes capables d’invoquer le feu au vu de leur maigre salaire se comprenait. Il aurait donc été judicieux de s’armer de patience. Une semaine. Deux peut-être. Il ne disposait pas de ce temps.

« Rendez-vous utile, et suivez-moi, fit-il à l’elfe. Elle semblait agile, et s’il pouvait l’embarquer avec lui, il saurait sans doute lui trouver une utilité quelconque. »

Il se fendit d’un grognement résigné, et s’avança jusqu’au fossé qui séparait sa plate-forme actuelle du toit suivant, ne se souciant des dégâts que ses pieds épais occasionnaient aux briques qu’ils foulaient. Prenant avant de totalement se trouver au bord du gouffre un rapide élan, il enjamba ce dernier d’un saut rapide, avant de continuer à se diriger vers l’endroit. Même lorsqu’il voulait simplement faire des emplettes, même lorsqu’il avait juste en tête de se livrer aux activités les plus simples du quotidien, l’univers tout entier semblait conspirer contre lui, ravi de faire alterner sur son chemins les frustrations les plus rageantes et les épreuves les plus pénibles. Si des créatures divines hantaient réellement leur existence, il aurait un jour à partager avec une discussion ferme, et à leur exposer clairement son mécontentement. Il se demanda curieusement s’il était possible de faire ressentir de la douleur à un titan, ou même de le tuer, quand on était soi-même un humble mortel. La plupart des textes religieux sur ce sujet étaient particulièrement vague. Pour l’heure, il devait se préparer à sans doute avoir affaire à une menace d’une nature bien terrestre. Cela au moins ne serait pas pour lui particulièrement dépaysant. Il continua rapidement son chemin, se fendant tout de même de quelques paroles.

« Reflet-D’Encre. C’est mon nom. Aussi enchanté de te rencontrer que c’est possible de l’être, au vu des circonstances. »
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