La tenancière lui posa une main sur l’épaule ce qui força la souris à la regarder. Elle eut l’impression de se faire transpercer par le regard de l’elfe, mais ne se sentit pas mal pour autant. Au contraire, Rachelle sentait une certaine chaleur émaner des yeux de la femme.
—Je.. eh bien, répondit Rachelle complètement prise au dépourvue. M-merci. Ça compte beaucoup pour moi que vous soyez fière de moi.
La tenancière lui demanda alors de la tutoyer et la souris, après une brève hésitation, hocha la tête avec un sourire ravi.
—Avec plaisir Marceline. Il est vrai que les proches se tutoient et je te compte parmi ces derniers.
La souris laissa sa queue derrière son dos se balancer de joie et avant de se remettre au travail, s’arrêta pour écouter Marcelline qui reprenait.
Elle lui expliqua avec intérêt l’importance de se battre pour ceux qui ne le pouvaient pas. La souris baissa la tête pour réfléchir. Elle repensa à la jeune fille à qui elle avait juré protection lors de sa mission au domaine Elkaeien. Peut-être commençait-elle à comprendre ce que voulait lui dire la tenancière ?
—Je crois que je vois ce que tu veux dire, Marceline. (Elle s’approcha de l’elfe pour la regarder à son tour.) Il est vrai que j’ai tout de même une certaine satisfaction personnelle à devenir forte. Mais, c’est peut-être quelque chose que j’ai déjà expérimenté dans le passé. Savoir qu’une vie a pu être sauvée de part mes actions est une énorme récompense en soi.
Elle se laissa choir à moitié sur un tabouret avant de continuer. Elle se sentait en confiance avec Marceline, ainsi elle se permettait de lui dévoiler certaines parties de sa vie qu’elle préférait cacher à d’autres.
—A la base, je me suis engagée dans l’armée du Reike sur un coup de tête. Je voulais prendre une revanche sur la vie que j’avais vécu jusqu’ici. La vérité, c’est que je n’ai pas toujours été reikoise. Je ne le suis que depuis peu. Avant ça, je n’étais pas bien différente des esclaves du Reike. Je travaillais, si l’on peut employer ce mot, au sein d’un cirque. Je n’étais pas bien différente des animaux en cage, je n’étais personne. Une simple bête de foire que l’on venait moquer. (Elle offrit un sourire un l’elfe. Étonnamment, elle ne se sentait pas si mal de lui en parler.) Un jour, j’ai failli mourir alors qu’on m’avait jeté face à un lion et j’en suis sortie littéralement à bout. J’ai pris la fuite alors que nous arrivions au Reike pour une représentation. Je savais qu’ici, au sein du Reike, par la force je pourrais m’élever et mettre un trait définitif sur mon ancienne vie. Cependant, plus j’avance, plus je fais de rencontres et… je me rends compte qu’il y a des choses qui m’importent tout autant, peut-être même plus. Je suis redevable envers cette nation pour cette renaissance qu’elle m’a offerte, ainsi, je me battrai jusqu’à mon dernier souffle pour elle ou ses habitants. Je pense que tant que je continuerai sur ce chemin, j’arriverai tôt ou tard à remplir mes objectifs. (Elle lui offrit finalement un sourire chaleureux.) Ma lame restera au service du Reike et de ceux qui en auraient besoin.
Elle pencha finalement la tête sur le côté pour se remettre aux fourneaux.
—J’ai hâte d’y goûter ! Je vais en profiter pour épier ta recette !
~~~~~~~~~~
Sans un mot, par respect pour le travail de la tenancière ainsi que l’importance de l’enquête en cours, la souris resta en retrait pour ainsi laisser les intervenants se présenter. Elle trouvait tout de même cela étrange qu’un groupe autant hétéroclite se charge de lever le voile sur un mystère si important. Elle pouvait supposer que l’homme masqué était un noble, peut-être était-il proche de la couronne, tout comme Afosios ? Dans tous les cas, même Rachelle qui était encore peu éduquée se rendit compte des capacités de ce dernier à manier les us et coutumes. Il savait ce qu’il voulait et semblait avoir fait les préparations nécessaires pour que la tenancière lui mange dans la main.
Le regard de la souris se posa alors sur Rengoku avant d’afficher un sourire sincère. Elle savait que Rengoku était le genre de personne à mettre son nez dans des affaires qui ne la regardaient pas forcément. Uniquement parce qu’il était important pour elle de faire ce qu’elle considérait bon. Ainsi, elle n’était pas surprise de la voir parmi ce groupe d’enquêteurs autoproclamés.
Puis le jeune homme aux cheveux neige se présenta et la souris écarquilla doucement les yeux avant de taper doucement dans sa main.
—Sir Reys ! s’exclama-t-elle. Mille pardons, je ne vous avais pas reconnu. Elle inclina rapidement la tête en guise de salutation. Le monde est décidément plus petit que je ne le pensais, comment allez-vous depuis le domaine Elkaeien ?
Bien qu’heureuse de revoir le contrôleur royal qui lui avait prodigué quelques conseils dont elle se souvenait encore, l'hybride remarqua que maintenant que les négociations étaient entamées, ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour profiter des réjouissances.
Elle baissa légèrement la tête avec un sourire demandant pardon.
—Enfin, continuez. Nous garderons les réjouissances pour plus tard. Cependant Marceline, s’ils sont avec sir Reys, tu peux leur faire confiance, j’en suis certaine ! Pour l’avoir déjà vu en action, c’est quelqu’un qui fait son travail avec tout le sérieux de quelqu’un de son rang.
Et finalement, son intérêt se posa sur la dernière de ce petit groupe étrange. La tatoueuse légèrement défigurée. Une autre personne en qui Rachelle avait une confiance bien trop grande, surtout après l’aide que cette dernière lui avait offerte.
La souris finit par hocher doucement de la tête à sa propre attention. Elle était certaine des intentions nobles de ce groupe d’enquêteurs et continua d’écouter les négociations.
Marceline en vint finalement à raconter ce qu’elle savait et la souris tendit l’oreille avec le plus grand des intérêts.
La tenancière expliqua ce qu’elle savait et la souris se rendit compte que la situation au sein du Reike était sans doute encore plus explosive qu’elle ne se l’imaginait.
—Mais Marceline, demanda alors Rachelle qui manquait d’éducation politique. Pourquoi une autre nation voudrait nous faire du mal ? Pour nous envahir ? C’est quand même un gros risque, non ? Je veux dire, si nous attrapons, enfin, si le Reike attrape le coupable et parvient à le lier à la République. Il y a peu de chance que le roi reste les bras croisés. Il voudra demander réparation. Et avec tous les soucis internes à notre nation, actuellement, pouvons-nous vaincre la République en cas de guerre ouverte ?
Pour la souris, ce n’était pas une question rhétorique. Elle n’était sincèrement pas au courant du niveau de force des armées de chaque nation. Toutefois, elle pouvait supposer qu’aux yeux de la troisième nation, si le Reike attaquait la République sans des preuves forgées dans le plus dur des aciers, le Reike passerait pour des monstres assoiffés de combat. Le passé sanglant de la nation du sable ne lui faisait malheureusement non plus aucun cadeau à ce sujet.
Ce fût lorsque Marceline expliqua une autre supposition de sa part que la souris eut l’impression de tomber de haut.
—Pardon ?! s’écria-t-elle à voix haute avant de baisser progressivement la voix. Tu veux dire que la reine aurait demandé à se faire tirer dessus ? (Remarquant que c’était un raisonnement idiot, elle secoua la tête.) Enfin, je reprends, elle aurait fait semblant de s’être faite tirer dessus ? (Elle serra doucement les poings de mécontentement.) Si c’est le cas, c’est affreux de sa part. Des tas de gens s’inquiètent pour elle et j’ai l’impression que ça a quand même échauffé quelques esprits.
Elle baissa la tête en remarquant qu’elle n’aurait peut-être pas dû dire cela de la couronne, surtout devant un contrôleur royal. Néanmoins, si Marceline disait vrai, la stratégie de la couronne était vraiment petite. Et loin des valeurs de la nation.
Elle releva la tête pour regarder Tagar.
—Dans tous les cas, poursuivit-elle. Si c’est vraiment un complot de la couronne, peut-être que messire Smaragdi est au courant, lui qui est un ami proche de la reine. Peut-être qu’avec votre statut, vous pourriez entrer en contact avec lui. Surtout après ce qu’il s’est passé au domaine Elkaieien, il vous doit bien quelques réponses.
Elle le regardait avec une innocence dans le regard, ne se rendant pas compte qu’elle avait peut-être laissé entendre qu’il occupait lui-même une place importante au palais.
—Je.. eh bien, répondit Rachelle complètement prise au dépourvue. M-merci. Ça compte beaucoup pour moi que vous soyez fière de moi.
La tenancière lui demanda alors de la tutoyer et la souris, après une brève hésitation, hocha la tête avec un sourire ravi.
—Avec plaisir Marceline. Il est vrai que les proches se tutoient et je te compte parmi ces derniers.
La souris laissa sa queue derrière son dos se balancer de joie et avant de se remettre au travail, s’arrêta pour écouter Marcelline qui reprenait.
Elle lui expliqua avec intérêt l’importance de se battre pour ceux qui ne le pouvaient pas. La souris baissa la tête pour réfléchir. Elle repensa à la jeune fille à qui elle avait juré protection lors de sa mission au domaine Elkaeien. Peut-être commençait-elle à comprendre ce que voulait lui dire la tenancière ?
—Je crois que je vois ce que tu veux dire, Marceline. (Elle s’approcha de l’elfe pour la regarder à son tour.) Il est vrai que j’ai tout de même une certaine satisfaction personnelle à devenir forte. Mais, c’est peut-être quelque chose que j’ai déjà expérimenté dans le passé. Savoir qu’une vie a pu être sauvée de part mes actions est une énorme récompense en soi.
Elle se laissa choir à moitié sur un tabouret avant de continuer. Elle se sentait en confiance avec Marceline, ainsi elle se permettait de lui dévoiler certaines parties de sa vie qu’elle préférait cacher à d’autres.
—A la base, je me suis engagée dans l’armée du Reike sur un coup de tête. Je voulais prendre une revanche sur la vie que j’avais vécu jusqu’ici. La vérité, c’est que je n’ai pas toujours été reikoise. Je ne le suis que depuis peu. Avant ça, je n’étais pas bien différente des esclaves du Reike. Je travaillais, si l’on peut employer ce mot, au sein d’un cirque. Je n’étais pas bien différente des animaux en cage, je n’étais personne. Une simple bête de foire que l’on venait moquer. (Elle offrit un sourire un l’elfe. Étonnamment, elle ne se sentait pas si mal de lui en parler.) Un jour, j’ai failli mourir alors qu’on m’avait jeté face à un lion et j’en suis sortie littéralement à bout. J’ai pris la fuite alors que nous arrivions au Reike pour une représentation. Je savais qu’ici, au sein du Reike, par la force je pourrais m’élever et mettre un trait définitif sur mon ancienne vie. Cependant, plus j’avance, plus je fais de rencontres et… je me rends compte qu’il y a des choses qui m’importent tout autant, peut-être même plus. Je suis redevable envers cette nation pour cette renaissance qu’elle m’a offerte, ainsi, je me battrai jusqu’à mon dernier souffle pour elle ou ses habitants. Je pense que tant que je continuerai sur ce chemin, j’arriverai tôt ou tard à remplir mes objectifs. (Elle lui offrit finalement un sourire chaleureux.) Ma lame restera au service du Reike et de ceux qui en auraient besoin.
Elle pencha finalement la tête sur le côté pour se remettre aux fourneaux.
—J’ai hâte d’y goûter ! Je vais en profiter pour épier ta recette !
~~~~~~~~~~
Sans un mot, par respect pour le travail de la tenancière ainsi que l’importance de l’enquête en cours, la souris resta en retrait pour ainsi laisser les intervenants se présenter. Elle trouvait tout de même cela étrange qu’un groupe autant hétéroclite se charge de lever le voile sur un mystère si important. Elle pouvait supposer que l’homme masqué était un noble, peut-être était-il proche de la couronne, tout comme Afosios ? Dans tous les cas, même Rachelle qui était encore peu éduquée se rendit compte des capacités de ce dernier à manier les us et coutumes. Il savait ce qu’il voulait et semblait avoir fait les préparations nécessaires pour que la tenancière lui mange dans la main.
Le regard de la souris se posa alors sur Rengoku avant d’afficher un sourire sincère. Elle savait que Rengoku était le genre de personne à mettre son nez dans des affaires qui ne la regardaient pas forcément. Uniquement parce qu’il était important pour elle de faire ce qu’elle considérait bon. Ainsi, elle n’était pas surprise de la voir parmi ce groupe d’enquêteurs autoproclamés.
Puis le jeune homme aux cheveux neige se présenta et la souris écarquilla doucement les yeux avant de taper doucement dans sa main.
—Sir Reys ! s’exclama-t-elle. Mille pardons, je ne vous avais pas reconnu. Elle inclina rapidement la tête en guise de salutation. Le monde est décidément plus petit que je ne le pensais, comment allez-vous depuis le domaine Elkaeien ?
Bien qu’heureuse de revoir le contrôleur royal qui lui avait prodigué quelques conseils dont elle se souvenait encore, l'hybride remarqua que maintenant que les négociations étaient entamées, ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour profiter des réjouissances.
Elle baissa légèrement la tête avec un sourire demandant pardon.
—Enfin, continuez. Nous garderons les réjouissances pour plus tard. Cependant Marceline, s’ils sont avec sir Reys, tu peux leur faire confiance, j’en suis certaine ! Pour l’avoir déjà vu en action, c’est quelqu’un qui fait son travail avec tout le sérieux de quelqu’un de son rang.
Et finalement, son intérêt se posa sur la dernière de ce petit groupe étrange. La tatoueuse légèrement défigurée. Une autre personne en qui Rachelle avait une confiance bien trop grande, surtout après l’aide que cette dernière lui avait offerte.
La souris finit par hocher doucement de la tête à sa propre attention. Elle était certaine des intentions nobles de ce groupe d’enquêteurs et continua d’écouter les négociations.
Marceline en vint finalement à raconter ce qu’elle savait et la souris tendit l’oreille avec le plus grand des intérêts.
La tenancière expliqua ce qu’elle savait et la souris se rendit compte que la situation au sein du Reike était sans doute encore plus explosive qu’elle ne se l’imaginait.
—Mais Marceline, demanda alors Rachelle qui manquait d’éducation politique. Pourquoi une autre nation voudrait nous faire du mal ? Pour nous envahir ? C’est quand même un gros risque, non ? Je veux dire, si nous attrapons, enfin, si le Reike attrape le coupable et parvient à le lier à la République. Il y a peu de chance que le roi reste les bras croisés. Il voudra demander réparation. Et avec tous les soucis internes à notre nation, actuellement, pouvons-nous vaincre la République en cas de guerre ouverte ?
Pour la souris, ce n’était pas une question rhétorique. Elle n’était sincèrement pas au courant du niveau de force des armées de chaque nation. Toutefois, elle pouvait supposer qu’aux yeux de la troisième nation, si le Reike attaquait la République sans des preuves forgées dans le plus dur des aciers, le Reike passerait pour des monstres assoiffés de combat. Le passé sanglant de la nation du sable ne lui faisait malheureusement non plus aucun cadeau à ce sujet.
Ce fût lorsque Marceline expliqua une autre supposition de sa part que la souris eut l’impression de tomber de haut.
—Pardon ?! s’écria-t-elle à voix haute avant de baisser progressivement la voix. Tu veux dire que la reine aurait demandé à se faire tirer dessus ? (Remarquant que c’était un raisonnement idiot, elle secoua la tête.) Enfin, je reprends, elle aurait fait semblant de s’être faite tirer dessus ? (Elle serra doucement les poings de mécontentement.) Si c’est le cas, c’est affreux de sa part. Des tas de gens s’inquiètent pour elle et j’ai l’impression que ça a quand même échauffé quelques esprits.
Elle baissa la tête en remarquant qu’elle n’aurait peut-être pas dû dire cela de la couronne, surtout devant un contrôleur royal. Néanmoins, si Marceline disait vrai, la stratégie de la couronne était vraiment petite. Et loin des valeurs de la nation.
Elle releva la tête pour regarder Tagar.
—Dans tous les cas, poursuivit-elle. Si c’est vraiment un complot de la couronne, peut-être que messire Smaragdi est au courant, lui qui est un ami proche de la reine. Peut-être qu’avec votre statut, vous pourriez entrer en contact avec lui. Surtout après ce qu’il s’est passé au domaine Elkaieien, il vous doit bien quelques réponses.
Elle le regardait avec une innocence dans le regard, ne se rendant pas compte qu’elle avait peut-être laissé entendre qu’il occupait lui-même une place importante au palais.