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Rp écrit à quatre mains avec Tensai. <3
Ce baiser les lia le couple. Ils entrèrent immédiatement en communication spirituelle au sein de ce monde parallèle...
AysharaElle était là, se laissant flotter dans les airs, les yeux mi-clos et complètement vidée de ses forces. Bercée par ce décor sombre et étoilé, la reine se trouvait prisonnière de la réalité et du rêve. Son corps avait rejoint le monde des vivants, mais son esprit, lui, était toujours coincé entre les limites des deux dimensions. L'adrénaline du combat étant désormais passée, les dures paroles de la Dame Blanche et les blessures psychologiques provoquées par ces dernières lui revinrent à la charge. Que deviendra-t-elle en se réveillant ? Cet enfant, marquera-t-il son élévation parmi les Grands ou bien, au contraire, sa chute ? Comment le peuple du Reike vivra-t-il une telle chose ? Était-il prêt à évoluer, lui aussi ?
TensaiAlors c’était ça ? La mort ? Tensai se retrouva dans une sorte de vide noir. Il l’avait toujours su, il n’y avait rien après la vie, ce qui en consacrait le caractère absurde. En dépit de tout son cynisme, il avait toujours eu un mince espoir que toute sa vision de la vie était fausse. Une fois encore, il ne pouvait que déplorer la justesse de son intuition. Il était mort et il n’y avait rien, pas de paradis, pas d’enfer. Pas de Jardin des Délices où il pourrait se faire un harem en mangeant des Loukoum tout en se faisant éventer avec une feuille de palmier. Pas d’avantage d’abysses infernales non plus, avec son aéropage de flammes, de souffre et de démons qui vous piquent le cul à grand coup de fourche.
Puis, en marchant, il tomba sur une forme qui lui paraissait familière. Puis, peu à peu, il comprit de qui s’il s’agissait. Résigné, il soupira longuement. Non seulement il était mort, mais en plus, il était mort pour rien.
-C’est vous ma femme ? Alors vous aussi vous êtes morte ? J’aurais espéré que le sacrifice de ma vie concoure à sauver la vôtre, il semblerait que non.AysharaPendant qu'elle lévitait au coeur d'un intense état de transe, une voix particulièrement familière l'interpella. Que... Quoi ? Bon dieu. Lui ? Que foutait-il ici ? Pourquoi apparaissait-il maintenant au sein de ses songes ? Expérimentait-elle encore l'une de ces mystérieuses hallucinations ?
La reine se retourna face à l'homme lorsqu'il parla de mort et de sacrifice. À vrai dire, Aysha n'était sûre de rien, mais au plus profond de son âme, elle ne souhaitait pas que son époux vive des émotions négatives.
- J'ignore si tout ceci est réel ou non... Je ne sais même pas comment je me suis retrouvée en ce lieu. La dragonne flotta telle une plume vers son Amour. Arrivée à sa hauteur, elle lui caressa doucement le visage, plongeant ses yeux larmoyants dans les siens. Elle était si heureuse de le retrouver, mais en même temps, non, car elle savait ce que ces retrouvailles signifiaient. Sa peau d'une blancheur immaculée brillait comme mille éclats de lune.
Je ne serais pas l'épouse que vous espériez... Je ne serais pas ce que les traditions reikoises espèrent. Ni vous ni moi. Elle posa sa main libre sur son ventre rebondie.
Les dragons resteront à jamais les enfants du Soleil et de la Lune.TensaiLorsqu’il vit le visage en larme de la Reine, il fit une légère moue désolée. Il aurait vraiment voulu qu’elle vive, là, elle aurait eu une bonne excuse pour pleurer. Tensai avait grandi sans père, ni mère d’ailleurs, et il se disait que, même dans un Palais, élever un enfant seule ne devait pas être une fantastique expérience. Peut-être pleurait-elle de joie parce qu’ils étaient réunis dans l’éternité ? Tensai n’y cru pas. Réuni dans l’éternité dans une dimension noire et moisie ça ne ressemblait pas franchement à un happy end.
-Nous avons dû mourir tous les trois. Je ne vois pas d’autre explication. Vu les dégâts que la magie qui émanait de votre corps faisait tous les autres doivent être morts aussi.Lorsqu’elle posa sa main sur son visage, il inclina la tête comme pour épouser sa main. Même dans la mort, il gardait une certaine pudeur et une certaine réserve qui l’empêchait de trop s’épancher.
-Qu’est-ce que ça peut bien faire que vous ne soyez pas la femme que j’espérais ? Pour vous dire, notre début de mariage ne laissait pas beaucoup de place à l’espoir. Vous avez été bien mieux que cela ma femme. Plus que la femme que j’espérais, vous avez été la Reine dont j’avais besoin et c’est bien pour cela que je vous aimerai pour l’éternité. Quant à la tradition Reikoise, maintenant, elle n’est plus notre problème, ce sera à d’autres de la faire vivre.Et il l’enlaça, un peu plus intensément qu’il ne le faisait d’habitude.
-Notre épreuve est terminée.AysharaEt donc, il se pensait réellement mort ? Abandonnait-il l'espoir de la vie aussi facilement ? Ayshara, elle, n'avait pas triomphé de cette monstrueuse entité magique en vain. De son trépas, la dragonne renaîtrait de ses cendres. Elle y croyait.
Lorsque son aimé l'enlaça dans ses bras, un doux frisson suivi d'une passionnante sensation de chaleur parcourut sa chair. Cela faisait des jours qu'elle n'avait pas ressenti pareille proximité humaine.
- Croyez-vous vraiment qu'il s'agit de notre fin, mon Amour ? Où est passé mon époux, celui ayant défié la Mort pour se hisser au sommet de ce royaume ? Ses lèvres déposèrent un tendre baiser mélancolique sur celles du roi. La reine murmura :
Emmenez-moi avec vous et bâtissons notre Nouveau Monde. Changeons l'ordre des choses. We'll break the wheel together. Son regard s'intensifia.
Mais pour cela, la Lune a besoin de son Soleil.TensaiOù était-il passé celui qui avait défié la mort ? Tensai réfléchissait. Il avait défié la mort pour lui échapper. Aujourd’hui, c’était différent, il ne l’avait pas défiée, il l’avait étreinte de toute sa puissance et de tout son être pour que sa femme, elle, y échappe. Était-il vivant ? Qu’est-ce qu’il détestait ce genre de débilité métaphysique, il n’était pas Shoumeien, ni mage. La masturbation intellectuelle façon chat de Schrödinger ça n’était pas exactement son but dans la vie. Soit il était mort, soit il était vivant. Pourquoi ne se trouvait-il pas dans son Palais s’il était vivant ?
Bien sur, c’est qu’il n’avait pas conscience que son esprit avait été transporté ailleurs. Dans le monde physique, réel, là ou le Palais menaçait toujours de s’écrouler, il était figé dans une étreinte intemporelle avec sa Reine. Il n’en avait pas conscience.
-Je l’ai défiée, de nouveau, en votre nom, j’ai supposé que j’avais échoué, puisque j’ai sacrifié ma vie pour que la vôtre, et que vous êtes là tout de même.La perspective d’être toujours en vie lui fit quitter son fatalisme. Le baiser qu’elle lui donna embrasa son cœur et son esprit d’un feu nouveau. Cette fois-ci, plus aucun doute possible : il était en vie. Il sentait le feu revenir dans ses entrailles. Son cerveau se mit à remarcher à 100 à l’heure. Ses plans, ses intentions, sa vision, tout cela venait de reprendre du service. Il prolongea le doux baiser qu’il recevait. Pourtant, une fois brisé la fusion de leurs lèvres, il reprit son air sévère habituel. Il s’était cru homme mort, il redevenait un Roi vivant.
-Avant cela, nous allons devoir sortir d’ici, puis remettre debout le Royaume. A notre façon, nous avons été des souverains égoïstes. J’ai pris ce Royaume comme un enfant désire un jouet. Je n’ai pas pesé, jusqu’à ce que j’agisse avec la volonté de me sacrifier, ce que c’était que d’être Roi. Aujourd’hui, en voulant abandonner ma vie pour sauver la vôtre, je n’ai pas seulement voulu assurer ma lignée, et la vie de mon amour après moi, je l’ai fait aussi car c’était l’intérêt du Royaume. Il semblait regarder dans le vide infini dans lequel il se trouvait.
-Nous ne devons plus vivre que pour l’intérêts de nos peuples et de nos Etats. Afin que l’ordre cosmique et l’harmonie inspiré par le Soleil et que réverbère la lune dans la nuit puisse régler le mouvement du monde.AysharaLa vosdraak eut comme un déclic en écoutant les mots de son bien-aimé. Vivre pour les intérêts du royaume ? Se sacrifier pour ce dernier ? N'était-ce pas ce qu'avaient fait tous les anciens souverains sans jamais vraiment y parvenir ? Toute sa vie, Ayshara avait vécu pour les autres. On l'avait forcé à apprendre, on l'avait vendu et maintenant la voici entre la vie et la mort. Résultat : les reikois ne s'en tiraient pas mieux. Le sacrifice individuel d'une personne n'apporterait rien.
- Non. Je vivrai uniquement pour vous et moi, mon Amour. Cependant, Elle prit une grande inspiration avant de continuer.
Les habitants du Reike sont comme mes enfants et je veillerai sur eux jusqu'à mon dernier souffle. Mais, jamais, au grand jamais ils ne passeront devant les valeurs que je veux véhiculer. Toute ma vie j'ai été esclave de la volonté de mes pairs et cela n'a rien donné. Je n'ai fait que perpétuer une roue malsaine qui ne profitait qu'à une minorité. Maintenant, il faut que ça change. Devenir un symbole. Un symbole qui nous unira tous. TensaiMême au bord de la mort, les deux monarques n’arrivaient pas à se mettre d’accord. Décidément, ils étaient bel et bien vivants. Le Roi restait totalement étranger à cette idée de valeur et de principes. Un système oppressant ? Vivre pour elle et lui ? Se pensait-elle une simple particulière ? Voulait-elle finir comme Seagan. Une ravie de la crèche qui allait mourir pour une cause perdue ?
Le Roi s’agenouilla dans le vide et s’allongea par terre, comme s’il faisait la sieste. Il essayait de profiter d’un peu de calme. Il gonfla les joues.
-Vous croyez que la liberté c’est mieux ? La liberté c’est une illusion. J’ai été libre toute ma vie, l’étais-je vraiment ? Je n’avais pas de Roi, j’évoluais dans l’anarchie complète. Pourtant, j’étais prisonnier, prisonnier précisément de l’absence de devoir. Prisonnier que personne ne décide de faire passer avant ses envies personnelles après l’intérêt. Le clan Ryssen n’était qu’une infection sur une plaie ouverte.Il fit une pause. L’enfer était pavé de bonnes intentions et le Roi avait été, contrairement à elle, dans les bas-fonds et le dénuement, il savait bien que si les oppresseurs ne lui avait jamais fait de bien, les velléités de vouloir changer le système ne faisaient que remplacer une oppression par une autre.
-Faire passer vos idées personnelles avant la nécessité ne peut vous transformer qu’en deux choses : un Seagan -autant rester morts- ou en tyran. C’est la loi du Monde qu’une minorité domine la majorité, il n’y aurait pas d’ordre social sans cela. Croyez vous que de vouloir faire gouverner la majorité fera survivre notre dynastie ? Nous sommes des monarques absolus. Notre existence même suppose qu’une minorité éclairée gouverne la majorité de brutes, de sots et d’incapables qui sont dans le peuple. Être l’esclave de votre devoir n’est pas le drame de votre vie ma femme. J’ai compris aujourd’hui que devenir l’esclave du mien était en fait la libération de la mienne.AysharaLorsque la demoiselle entendit les paroles de son époux, elle manqua très sérieusement de s'étouffer avec sa salive. Pour qui se prenait-il ? Où était passé le chef de guerre, le conquérant fort et fier de ses positions ? Là, elle avait l'impression d'être face à un individu plus faible qu'elle, et cela lui déplaisait. Elle ne se souvenait pas d'avoir épousé une patte molle. Son sang ne fit qu'un tour devant les absurdités racontées par Tensai.
- Par pitié, ne me faites surtout pas la morale, mon époux. Pendant que vous aviez le cul posé sur votre trône à gérer des futilités, moi, j'aidais le peuple à panser les blessures de la guerre. Des blessures que VOUS AVEZ CRÉÉES. Ses petits poings se serrèrent fermement, son ton de voix haussa drastiquement.
Non mais regardez-vous. Vous osez me parler de tyrannie alors que vous êtes probablement le plus grand tyran de l'histoire de ce Royaume. Sérieusement ? Si vraiment vous avez à coeur les intérêts du Reike, alors dans ce cas, retournez donc chasser des sangliers dans votre trou à merde et laissez des gens qualifiés et compétents gérer ces terres. Pensez-vous sincèrement que les reikois vous laisseront régner « pour les intérêts du Royaume » ? VOUS AVEZ TUÉ LEUR FAMILLE ET BRULÉ LEUR MAISON. Vous ne serez jamais le souverain de ces gens. Vous aimez bien critiquer Seagan, n'est-ce pas ? Et bien, sachez que vous êtes pire que lui et que vous avez plongé ce pays dans un calvaire encore plus profond que le sien. Puis, elle se calma quelque peu, reprenant sa respiration. Il fallait en revenir aux faits.
Savez-vous ce qui arrivera au Reike si nous nous sacrifions et que nous en mourions ? Des serpents comme Vaenys ou Vaal prendront le pouvoir. Pire encore, la République nous achètera. Et là oui, les intérêts du Royaume seront définitivement rayés de ce monde. Nous sommes le dernier rempart qui protège le Reike. Ne l'oubliez jamais.TensaiTensai haussa un sourcil. Tout amoureux qu’il était, il ne fallait tout de même pas trop le chatouiller avec certains termes. Il ne s’agissait pas de faiblesse, mais des réalités pures et simples. Tensai se releva, la surplombant de sa hauteur, il la regardait comme un géant regarderait une souris. L’envie de l’étrangler lui traversa bien l’idée un moment. Elle croyait le blesser ? Ses mots, acérés, provoquèrent quelques fissures. Sauf que Tensai n’était pas un adepte de la riposte proportionnée.
-Ne commencez pas à me blâmer pour l’incompétence de vos parents. Vous croyez que j’adore le système qui m’a créé ? Je n’ai fait que me nourrir de la faiblesse qu’il secrète. Quelle était votre prison rappelez-moi ? Oui, un Palais, des domestiques, des parents aimants, un Royaume et une destinée toute tracée. La roue dont vous vous plaignez, je l’ai déjà brisée, j’ai fait voler en éclat le destin qu’on me destinait. J’ai jeté à bas la faiblesse de votre ancien système, le Monde Nouveau est déjà là. Ne croyez pas qu’il serait plus clément que l’ancien. Il aura simplement des tares différentes. Pourquoi ? cela importe peu. Maintenant que c’est fait il n’y a pas à se demander pourquoi. Il y a à se demander « et donc » ?Il croisa les bras. Se faire traiter de tyran était mérité, il en était d’une certaine façon un. Et e réalité cela ne lui plaisait pas tant que cela, d’être un tyran. Non pas parce que le tyran régnait par la force, mais parce que le tyran était en réalité un enfant capricieux. Le Tensai qui avait pris ce trône en était un. Celui qui exerçait le pouvoir depuis deux ans avait inconsciemment essayé de ne pas l’être.
-J’ai conquis ce Royaume. Je ne renie rien. Si c’était à refaire, je tuerai tout aussi bien tous ceux que j’ai tué. Vous dites que je ne serai jamais le souverain de ces gens ? Mais je suis le souverain ma femme. Vous croyez que j’ai quelque chose à gagner à rester sur ce trône maudit que j’ai récupéré ? J’aurais très bien pu raser ce Royaume, vous enlever, faire ce que j’avais envie, et terminer le travail. Je ne l’ai pas fait. Aujourd’hui, je gère des « futilités comme vous dites : un Royaume divisés, sur endettés, et en grande partie pillé par ceux qui sont mes compagnons de guerre depuis plus longtemps que vous ne marchez sur vos deux jambes. Je pourrais tout laisser en plan, retourner dans le désert, vous laisser vous faire culbuter par votre frère. Savez vous pourquoi je ne le fais pas ?Il marqua une pause.
-Le Reike mérite mieux que ça. C’est la grande leçon à retenir de cet épisode. Jadis, j’aurais fait le vrai choix du lâche : partir piller ailleurs après m’être lassé, au lieu de devoir me complaire dans les grimaces de la politique de ce pays qui est désormais le mien. Je n’ai pas blessé le Reike, je l’ai purgé de sa léthargie confortable, et je forgerai, dans le feu, le fer et le sang si nécessaire une grande Nation. Je ne suis pas le problème, je suis le remède.Il la vit se calmer. Et finalement, il fut aussi bien agacé par sa dernière remarque, même si elle se voulait plus juste.
-Nous ne serons pas le dernier rempart du Reike avec vos principes et le voile pudique que vous cherchez à poser sur la réalité du monde. Le monde sera toujours un lieu de domination du fort sur le faible. Ça, je n’ai pas changé d’avis. Et toute tentative de changer cela ne vous mènera qu’à l’amertume. Les gens comme moi ne peuvent pas être combattu avec des bons sentiments.AysharaFranchement, plus il parlait et plus il s'enfonçait. Il aurait dû rester silencieux, celui-là.
- « Léthargie confortable », allez donc dire cela aux innocents que vous avez purgés. Oui, ces honnêtes citoyens payeurs de taxes qui financent votre armée et votre cul bien assis sur un trône. Un roi ne vaut guère plus qu'un vulgaire moustique sans un peuple qui le soutient. La dragonne fronça les sourcils. Le discours de Tensai l'agaçait énormément. Souvent du Je et quasiment jamais du Nous. Malgré sa volonté d'agir pour les intérêts du royaume, il demeurait un être profondément égoïste désirant se garder le pouvoir et les mérites. Jamais il n'avait considéré l'idée de mettre Ayshara à la tête du trône, une femme s'étant pourtant avérée triplement plus compétente dans la direction de ce royaume que lui-même. Le reine était capable de rétablir la paix et la prospérité économique du pays, tandis que le roi, lui, n'y parviendrait sûrement jamais tellement que les oppositions à son régime despotique étaient féroces, soyons honnêtes.
Ce n'est qu'une question de temps avant que votre tête ne finisse au bout d'une pique. Les orphelins de guerre que vous avez créée deviendront eux aussi des Tensai d'ici quelques années et leur seul but sera de vous tuer. Elle soupira. La vosdraak était fatiguée d'être toujours dans l'ombre de son mari à limiter les dégâts que son incompétence engendrait derrière lui.
Votre force individuelle ne représente plus grand-chose aujourd'hui. Je pourrais allégrement vous tuer et vous détrôner dès mon réveil, si je le désirais... Peut-être devrais-je le faire ? La Loi du plus fort, hein ?
Comme pour confirmer ses dires, son corps commença à s'illuminer d'une énergie divine d'une puissance incommensurable, à un tel point que la dimension se fractura avant d'exploser en mille morceaux.
Si seulement il n'y avait que ça de briser...
* * * * *En se réveillant, elle sursauta en constatant sa bouche collée sur celle de son époux. Sans réfléchir, son premier réflexe fut de le pousser contre le mur. De redoutables flammes sacrées le ligotèrent, l'empêchant de se mouvoir. Elles étaient suffisamment résistantes pour donner un mauvais temps à un guerrier de sa trempe. Le roi était affaibli, mais la reine, elle, possédait la quasi-totalité de ses ressources magiques grâce aux dons du monarque de Shoumei et à ceux de la Dame Blanche.
Près de son lit, elle remarqua la présence de Seagan ainsi que celle d'une mystérieuse fée. Et aussi sa précieuse protectrice, audacieusement positionnée à proximité de son entre-jambes. Le « bébé » allait sortir d'une minute à l'autre.
Le chaos ambiant se calma. Haletante et se tortillant de douleur, la jeune femme demanda :
- Marjhan... Emmenez-moi loin d'ici. Je ne veux plus rester une seconde de plus dans ce palais. Faites vite. Je... vous expliquerai plus tard.