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Tensai Ryssen
Pour sauver "Shasha"  Partie 5 (Ft Ziel, Tensai, Ayshara & Marijhan) - Page 2 9906sQp
Messages : 90
Crédits : 2638

Fiche du personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier
Alignement: Chaotique neutre
Rang: S - Chef de faction
Roi du Reike
Tensai Ryssen
Roi du Reike
Tout était en train de foutre le camp à vitesse Grand V. Visiblement les pitreries du Grand Prêtre n’avaient pas réussi à venir à bout de ce qui rongeait l’esprit de son épouse. Pire encore, la chose semblait se défendre bec et ongles pour garder l’emprise. Décidément, cet épisode n’était à la gloire de personne. Grand-Prêtre au tapis, mouche qui blablatte visiblement dépassé par les événements, Marjan qu’on avait collé au titre de préposée tailleuse de p….ierre et lui grand guignol de service, à peu près aussi utile qu’un anus à un bonhomme de neige.
Pa-thé-tique. Tous, lui compris. L’esprit du Roi du Reike commençait singulièrement à perdre patience devant toutes ces clowneries de magicien. Le cri strident que poussa son épouse provoqua une décharge dans son épine dorsale. Des entrailles du Roi montaient toutes les émotions qu’il refoulait en général. Ce cri, de souffrance, de détresse, venait de le faire vriller mentalement. Il ne raisonnait plus en Roi, il ne raisonnait plus en homme, il raisonnait en mâle protecteur de sa meute. Tout ce tribalisme Ryssen dont il avait tenté de se défaire lui revenait en pleine tête comme un boomerang. Un singulier mélange commença à se faire dans la tête de Tensai, l’instinct de conservation et de protection de sa femme et de son enfant se mélangeait à son orgueil incommensurable. Qui était cette putain d’entité pour prétendre faire ses quatre volontés dans SA femme ? Dans SON Royaume ? dans SON Palais ?

Inacceptable, tout bonnement inacceptable. D’un pas décidé, Tensai commença à s’avancer vers Ayshara lorsque tout se mit à crépiter et à exploser. D’un coup, le plafond céda, c’était à prévoir. Chose étonnante, le moustique de service parvint à stopper l’effondrement général en usant d’une magie aqueuse. Un joli coup, Tensai devait bien l’admettre. Le Roi du Reike se serait, lui, contenté d’utiliser ses flammes afin de réduire les gravats en poussière, mais l’explosion qui en aurait résulté aurait probablement tué tout le monde autour, personne n’étant en état de le contrer ou d’y survivre en plus des décharges d’énergie chaotique d’énergie chaotique qui ne facilitaient pas la tâche.

Il regardait d’un air presque tranquille Ziel succomber sous le poids de sa charge. Visiblement, elle donnait tout ce qu’elle avait, Tensai ne pouvait pas le lui enlever. Il eut un demi sourire.


-Pas mal, Moustique, pas mal.

Il regarda ensuite son épouse qui était de toute évidence en état de transe et d’hystérie totale. Il vit ensuite le sang commencer à se répandre sous elle. Son rôle devint clair, encore plus lorsque Moustique lui parla de maintenir le lien avec la réalité. Il n’y avait plus le temps pour toutes ces palabres de Shouméien. Quelqu’un devait prendre cette affaire en main. Tensai craqua les jointures de son cou et commença à s’avancer vers Ayshara, une décharge d’énergie chaotique lui fonça dessus, il croisa ses avant-bras devant sa tête et encaissa, manquant de voler à travers la pièce uniquement grâce à la puissance de ses appuis. D’accord, ce truc ne rigolait plus. Il ne pourrait pas accéder à son épouse dans se déchainement sans devoir se bouger un peu plus. Il avait mal partout, il ne pourrait pas en encaisser 150 sans se donner. Comme pour se donner du courage et exorciser ce qui l’attendait, il cracha le sang qui était remonté dans sa bouche en riant.

-C’est tout ? C’est ce machin qui nous met en échec ? Quelle honte… Nous mériterions presque de mourir.

Puis, il tourna lentement la tête vers Marjan.

-Reste dans mon sillage, quand tu seras assez prêt de la Reine, occupe-toi de la faire accoucher. Toi qui glorifies tant les femmes, on va voir si tu maîtrise ce que tu adules.

Puis, vers Moustique. D’un ton paternaliste.

-Tiens le coup, Moustique. Ce serait bête de mourir avant d’avoir eu l’air compétent à autre chose que des monologues.

Le Roi mit de nouveau ses bras devant sa tête et réveilla son aura. Une aura rouge, comme le feu, oppressante, dévorante et suffocante, il recommença à avancer, usant de sa puissance pour renforcer sa constitution physique au maximum de ce qu’il pouvait faire. Frappé de toute part par les décharges d’énergie chaotique ou les éclairs de Mana qui envahissait la pièce, ou même les gravats qui commençaient à lâcher, Tensai avançait, inébranlable. Et, il riait, d’un rire presque fou, il retrouvait là l’excitation du combat qu’il avait ressenti durant sa période d’ascension à la tête du clan Ryssen, puis le plaisir de la Conquête : le plaisir de lutter pour sa vie contre un adversaire redoutable. Il riait aussi pour exorciser sa douleur, car en dépit du très puissant pouvoir qu’il était en train d’utiliser, ces saletés de décharges d’énergie magiques ressemblait à un genre de foudre qui ne cessait de le frapper et auquel, à mesure qu’il s’approchait, la puissance du rayonnement magique venait s’ajouter. Il finit enfin après cet effort surhumain par arriver à portée de la Draknys. Tensai senti le sang lui couler du nez à mesure qu’il continuait d’encaisser. Il était mal en point, mais il avait réussi. Pourtant, il ne croyait pas une seule seconde qu’il sortirait vivant de cet enfer-là. Avec un certain fatalisme, il venait de découvrir ce qui signifiait le mot sacrifice.

-Si on m’avait dit que j’allais mourir pour une femme…

Non, pas pour une femme. Pour SA femme. Rassemblant toute sa détermination et sa volonté, il lui saisit les mains pour l’empêcher de se faire davantage de mal. Une fois qu’il eut bien saisi les poignets, il approcha son visage du sien et l’embrassa à pleine bouche. Lien avec le réel on avait dit ? Voilà ce qui était réel. Ce baiser contenait toute la volonté du Roi non pas de survivre, mais qu’elle triomphe, qu’elle vive, que son fils fils, que son Royaume vive, même que ce guignol de Seagan vive puisqu’après tout, c’était jour des soldes en matière de générosité.

Il se souvenait des mots qu’un mendiant lui avait dit un jour lorsqu’il était enfant. Tu peux tomber, ce n’est pas une honte d’être à plat ventre, la disgrâce, c’est d’y rester. Ce n’est pas la victoire qui compte, c’est pourquoi et comment tu t’es battu. Et si tu meurs, où est le problème ? Si tu t’es battu du mieux que tu pouvais, et que tu as joué ton rôle dans le monde des hommes, alors, les gens n’en diront pas du mal. Ce n’est pas d’être mort qui compte, c’est comment.

Il comprenait enfin le sens de cette phrase, et il se tenait prêt à mourir de la façon qui lui avait semblé la plus juste. Peu importe ce qui arrivait à présent. Il avait joué son rôle. Il avait lutté contre les cartes données à sa naissance, il s’était tenu debout, il avait régné, il avait aimé. Il restait pourtant tant à faire, tant à espérer du futur. Mais, il y renonçait. Pour elle.

Le mendiant avait fini par le convaincre. Connard de mendiant.
Anonymous
Invité
Invité
Pour sauver Shasha, partie 5
Feat. Ziel, Tensai, Seagan & Ayshara


Deux mille tonnes de palais royal tremblaient, le plafond s'effondrait et des gerbes d'énergie cinglaient dans la chambre comme des flèches. Un accouchement, en somme, ordinaire. La Valkyrie dressa un regard en hauteur, quand un monticule de gravas manqua tomber sur le lit, juste avant que la fée n'utilise sa magie aqueuse pour l'immobiliser. Deux fois, aujourd'hui, elle aura été propulsée : la première à l'arrivée de Bouclettes; la seconde maintenant, et tandis que sa reine gémit, une brusque rafale la déracina du plancher. Elle remercia intérieurement ses deux paires d'ailes : sans ces dernières, elle était bonne pour traverser la porte une nouvelle fois. Et puis il y eut le roi, qui se plaça droit devant elle, pour l'aider à avancer. Vaille que vaille, ils mangèrent les mètres qui les séparaient du lit à baldaquin. Et même avec l'épaisse carrure du Drakyn, elle dut plaquer sa main devant son front et s'y prendre à plusieurs reprises, pour traverser ce fichu no man's land.

La scène, en l'espèce, ne lui arracha guère plus d'émoi. Elle avait appris à mourir voilà bien longtemps. Ce qui lui serrait les boyaux, était davantage le sort d'Ayshara, que l'idée qu'une roche puisse lui écraser le museau. Elle était de la race des guerriers, et ses cheveux se mirent à blanchir, d'une teinte polaire, sous le concerto de son coeur battant.

Ils continuaient d'avancer, progressivement. Foutre, depuis quand cette pièce était-elle si grande ? et ces aiguilles, ces maudites aiguilles, qui n'avaient servi à rien. Elle dit quelque chose, répondit au roi, dans le capharnaüm de la scène. Elle allait l'accoucher, oui, mais ça allait être coton. Ca allait être coton, parce que ce qui allait sortir de la batterie à énergie photonique qu’était devenue sa femme, ne serait pas un bébé ordinaire. D'ailleurs, ordinairement, on n'accouchait pas si tôt, et la Valkyrie sentit, - quel sens de la déduction ! - que quelque chose clochait. Des morts, il risquait d'y en avoir un paquet, s'ils n'agissaient pas vite. D'ailleurs, sans doute que le scribe de tout à l'heure l'était, mort. Rupture des cervicales, - mais qui s'en soucie ? L'Histoire ne retenait que les puissants.

Ils parviennent enfin jusqu'au lit. Un instant, la Chienne de fer se perd dans le baiser que Tensai assène à son épouse. Puis, elle s'agenouille et fait ce qu'elle a à faire. Et pour maintenir un semblant de bienséance dans la narration de ce qui suivre, il serait, oui, vraisemblable de ne point trop décrire ce qu'elle vit. Outre l'empyrée de Sa Majesté, dont les contractions mouillaient déjà les cuisses, de sang et d'autres genres de fluides. Elle en avait déjà accouché, mais jamais dans des conditions pareilles. Normalement, cela se faisait dans des yourtes bruyantes, entre les hurlements de la minette, - violée, certainement, et dont les hanches, trop minces, ne pouvaient assurer une naissance en bonne et due forme - l'émoi des personnes à l'entour et le doute de la guerrière. Quelque chose, en elle, grondait. La voir tendre ses mains en direction de cette matrice, c'était comme voir le professeur William Dyer pénétrer le sanctuaire des Anciens. Elle avait une mauvaise intuition. Quoiqu'y puisse se passer par la suite, dans leurs vies à tous, ils en seraient changés à jamais.

Et après ? Assister était une chose. Elle était prête à accoucher le bébé, si tant est que ce dernier daigne pointer le bout de son nez. Le reste ne lui appartenait pas : elle espéra que l'arbre à eau du porte-clé puisse assurer suffisamment de fraîcheur à la reine pour ne pas la déshydrater, - on pouvait bien rêver. Elle espéra, aussi, que la baiser aie quelque conséquence sur son état. Dans le cas contraire, elle devrait procéder à une césarienne, mais les chances qu'elle y survive, au vu de son état étaient, autant le dire, minces.




Ayshara Ryssen
Pour sauver "Shasha"  Partie 5 (Ft Ziel, Tensai, Ayshara & Marijhan) - Page 2 QwxHae9
Messages : 468
Crédits : 7837

Fiche du personnage
Race: Vosdraak
Vocation: Mage
Alignement: Loyal neutre
Rang: S - Chef de faction
Reine du Reike
Ayshara Ryssen
Reine du Reike

Info:

Ce baiser les lia le couple. Ils entrèrent immédiatement en communication spirituelle au sein de ce monde parallèle...

Ayshara
Elle était là, se laissant flotter dans les airs, les yeux mi-clos et complètement vidée de ses forces. Bercée par ce décor sombre et étoilé, la reine se trouvait prisonnière de la réalité et du rêve. Son corps avait rejoint le monde des vivants, mais son esprit, lui, était toujours coincé entre les limites des deux dimensions. L'adrénaline du combat étant désormais passée, les dures paroles de la Dame Blanche et les blessures psychologiques provoquées par ces dernières lui revinrent à la charge. Que deviendra-t-elle en se réveillant ? Cet enfant, marquera-t-il son élévation parmi les Grands ou bien, au contraire, sa chute ? Comment le peuple du Reike vivra-t-il une telle chose ? Était-il prêt à évoluer, lui aussi ?

Tensai
Alors c’était ça ? La mort ? Tensai se retrouva dans une sorte de vide noir. Il l’avait toujours su, il n’y avait rien après la vie, ce qui en consacrait le caractère absurde. En dépit de tout son cynisme, il avait toujours eu un mince espoir que toute sa vision de la vie était fausse. Une fois encore, il ne pouvait que déplorer la justesse de son intuition. Il était mort et il n’y avait rien, pas de paradis, pas d’enfer. Pas de Jardin des Délices où il pourrait se faire un harem en mangeant des Loukoum tout en se faisant éventer avec une feuille de palmier. Pas d’avantage d’abysses infernales non plus, avec son aéropage de flammes, de souffre et de démons qui vous piquent le cul à grand coup de fourche.
Puis, en marchant, il tomba sur une forme qui lui paraissait familière. Puis, peu à peu, il comprit de qui s’il s’agissait. Résigné, il soupira longuement. Non seulement il était mort, mais en plus, il était mort pour rien.
-C’est vous ma femme ? Alors vous aussi vous êtes morte ? J’aurais espéré que le sacrifice de ma vie concoure à sauver la vôtre, il semblerait que non.

Ayshara
Pendant qu'elle lévitait au coeur d'un intense état de transe, une voix particulièrement familière l'interpella. Que... Quoi ? Bon dieu. Lui ? Que foutait-il ici ? Pourquoi apparaissait-il maintenant au sein de ses songes ? Expérimentait-elle encore l'une de ces mystérieuses hallucinations ?
La reine se retourna face à l'homme lorsqu'il parla de mort et de sacrifice. À vrai dire, Aysha n'était sûre de rien, mais au plus profond de son âme, elle ne souhaitait pas que son époux vive des émotions négatives.
- J'ignore si tout ceci est réel ou non... Je ne sais même pas comment je me suis retrouvée en ce lieu. La dragonne flotta telle une plume vers son Amour. Arrivée à sa hauteur, elle lui caressa doucement le visage, plongeant ses yeux larmoyants dans les siens. Elle était si heureuse de le retrouver, mais en même temps, non, car elle savait ce que ces retrouvailles signifiaient. Sa peau d'une blancheur immaculée brillait comme mille éclats de lune. Je ne serais pas l'épouse que vous espériez... Je ne serais pas ce que les traditions reikoises espèrent. Ni vous ni moi. Elle posa sa main libre sur son ventre rebondie. Les dragons resteront à jamais les enfants du Soleil et de la Lune.

Tensai
Lorsqu’il vit le visage en larme de la Reine, il fit une légère moue désolée. Il aurait vraiment voulu qu’elle vive, là, elle aurait eu une bonne excuse pour pleurer. Tensai avait grandi sans père, ni mère d’ailleurs, et il se disait que, même dans un Palais, élever un enfant seule ne devait pas être une fantastique expérience. Peut-être pleurait-elle de joie parce qu’ils étaient réunis dans l’éternité ? Tensai n’y cru pas. Réuni dans l’éternité dans une dimension noire et moisie ça ne ressemblait pas franchement à un happy end.
-Nous avons dû mourir tous les trois. Je ne vois pas d’autre explication. Vu les dégâts que la magie qui émanait de votre corps faisait tous les autres doivent être morts aussi.
Lorsqu’elle posa sa main sur son visage, il inclina la tête comme pour épouser sa main. Même dans la mort, il gardait une certaine pudeur et une certaine réserve qui l’empêchait de trop s’épancher.
-Qu’est-ce que ça peut bien faire que vous ne soyez pas la femme que j’espérais ? Pour vous dire, notre début de mariage ne laissait pas beaucoup de place à l’espoir. Vous avez été bien mieux que cela ma femme. Plus que la femme que j’espérais, vous avez été la Reine dont j’avais besoin et c’est bien pour cela que je vous aimerai pour l’éternité. Quant à la tradition Reikoise, maintenant, elle n’est plus notre problème, ce sera à d’autres de la faire vivre.
Et il l’enlaça, un peu plus intensément qu’il ne le faisait d’habitude.
-Notre épreuve est terminée.

Ayshara
Et donc, il se pensait réellement mort ? Abandonnait-il l'espoir de la vie aussi facilement ? Ayshara, elle, n'avait pas triomphé de cette monstrueuse entité magique en vain. De son trépas, la dragonne renaîtrait de ses cendres. Elle y croyait.
Lorsque son aimé l'enlaça dans ses bras, un doux frisson suivi d'une passionnante sensation de chaleur parcourut sa chair. Cela faisait des jours qu'elle n'avait pas ressenti pareille proximité humaine.
- Croyez-vous vraiment qu'il s'agit de notre fin, mon Amour ? Où est passé mon époux, celui ayant défié la Mort pour se hisser au sommet de ce royaume ? Ses lèvres déposèrent un tendre baiser mélancolique sur celles du roi. La reine murmura : Emmenez-moi avec vous et bâtissons notre Nouveau Monde. Changeons l'ordre des choses. We'll break the wheel together. Son regard s'intensifia.  Mais pour cela, la Lune a besoin de son Soleil.

Tensai
Où était-il passé celui qui avait défié la mort ? Tensai réfléchissait. Il avait défié la mort pour lui échapper. Aujourd’hui, c’était différent, il ne l’avait pas défiée, il l’avait étreinte de toute sa puissance et de tout son être pour que sa femme, elle, y échappe. Était-il vivant ? Qu’est-ce qu’il détestait ce genre de débilité métaphysique, il n’était pas Shoumeien, ni mage. La masturbation intellectuelle façon chat de Schrödinger ça n’était pas exactement son but dans la vie. Soit il était mort, soit il était vivant. Pourquoi ne se trouvait-il pas dans son Palais s’il était vivant ?
Bien sur, c’est qu’il n’avait pas conscience que son esprit avait été transporté ailleurs. Dans le monde physique, réel, là ou le Palais menaçait toujours de s’écrouler, il était figé dans une étreinte intemporelle avec sa Reine. Il n’en avait pas conscience.
-Je l’ai défiée, de nouveau, en votre nom, j’ai supposé que j’avais échoué, puisque j’ai sacrifié ma vie pour que la vôtre, et que vous êtes là tout de même.
La perspective d’être toujours en vie lui fit quitter son fatalisme. Le baiser qu’elle lui donna embrasa son cœur et son esprit d’un feu nouveau. Cette fois-ci, plus aucun doute possible : il était en vie. Il sentait le feu revenir dans ses entrailles. Son cerveau se mit à remarcher à 100 à l’heure. Ses plans, ses intentions, sa vision, tout cela venait de reprendre du service. Il prolongea le doux baiser qu’il recevait. Pourtant, une fois brisé la fusion de leurs lèvres, il reprit son air sévère habituel. Il s’était cru homme mort, il redevenait un Roi vivant.
-Avant cela, nous allons devoir sortir d’ici, puis remettre debout le Royaume. A notre façon, nous avons été des souverains égoïstes. J’ai pris ce Royaume comme un enfant désire un jouet. Je n’ai pas pesé, jusqu’à ce que j’agisse avec la volonté de me sacrifier, ce que c’était que d’être Roi. Aujourd’hui, en voulant abandonner ma vie pour sauver la vôtre, je n’ai pas seulement voulu assurer ma lignée, et la vie de mon amour après moi, je l’ai fait aussi car c’était l’intérêt du Royaume.
Il semblait regarder dans le vide infini dans lequel il se trouvait.
-Nous ne devons plus vivre que pour l’intérêts de nos peuples et de nos Etats. Afin que l’ordre cosmique et l’harmonie inspiré par le Soleil et que réverbère la lune dans la nuit puisse régler le mouvement du monde.

Ayshara
La vosdraak eut comme un déclic en écoutant les mots de son bien-aimé. Vivre pour les intérêts du royaume ? Se sacrifier pour ce dernier ? N'était-ce pas ce qu'avaient fait tous les anciens souverains sans jamais vraiment y parvenir ? Toute sa vie, Ayshara avait vécu pour les autres. On l'avait forcé à apprendre, on l'avait vendu et maintenant la voici entre la vie et la mort. Résultat : les reikois ne s'en tiraient pas mieux. Le sacrifice individuel d'une personne n'apporterait rien.
- Non. Je vivrai uniquement pour vous et moi, mon Amour. Cependant, Elle prit une grande inspiration avant de continuer. Les habitants du Reike sont comme mes enfants et je veillerai sur eux jusqu'à mon dernier souffle. Mais, jamais, au grand jamais ils ne passeront devant les valeurs que je veux véhiculer. Toute ma vie j'ai été esclave de la volonté de mes pairs et cela n'a rien donné. Je n'ai fait que perpétuer une roue malsaine qui ne profitait qu'à une minorité. Maintenant, il faut que ça change. Devenir un symbole. Un symbole qui nous unira tous.

Tensai
Même au bord de la mort, les deux monarques n’arrivaient pas à se mettre d’accord. Décidément, ils étaient bel et bien vivants. Le Roi restait totalement étranger à cette idée de valeur et de principes. Un système oppressant ? Vivre pour elle et lui ? Se pensait-elle une simple particulière ? Voulait-elle finir comme Seagan. Une ravie de la crèche qui allait mourir pour une cause perdue ?
Le Roi s’agenouilla dans le vide et s’allongea par terre, comme s’il faisait la sieste. Il essayait de profiter d’un peu de calme. Il gonfla les joues.
-Vous croyez que la liberté c’est mieux ? La liberté c’est une illusion. J’ai été libre toute ma vie, l’étais-je vraiment ? Je n’avais pas de Roi, j’évoluais dans l’anarchie complète. Pourtant, j’étais prisonnier, prisonnier précisément de l’absence de devoir. Prisonnier que personne ne décide de faire passer avant ses envies personnelles après l’intérêt. Le clan Ryssen n’était qu’une infection sur une plaie ouverte.
Il fit une pause. L’enfer était pavé de bonnes intentions et le Roi avait été, contrairement à elle, dans les bas-fonds et le dénuement, il savait bien que si les oppresseurs ne lui avait jamais fait de bien, les velléités de vouloir changer le système ne faisaient que remplacer une oppression par une autre.
-Faire passer vos idées personnelles avant la nécessité ne peut vous transformer qu’en deux choses : un Seagan -autant rester morts- ou en tyran. C’est la loi du Monde qu’une minorité domine la majorité, il n’y aurait pas d’ordre social sans cela. Croyez vous que de vouloir faire gouverner la majorité fera survivre notre dynastie ? Nous sommes des monarques absolus. Notre existence même suppose qu’une minorité éclairée gouverne la majorité de brutes, de sots et d’incapables qui sont dans le peuple. Être l’esclave de votre devoir n’est pas le drame de votre vie ma femme. J’ai compris aujourd’hui que devenir l’esclave du mien était en fait la libération de la mienne.

Ayshara
Lorsque la demoiselle entendit les paroles de son époux, elle manqua très sérieusement de s'étouffer avec sa salive. Pour qui se prenait-il ? Où était passé le chef de guerre, le conquérant fort et fier de ses positions ? Là, elle avait l'impression d'être face à un individu plus faible qu'elle, et cela lui déplaisait. Elle ne se souvenait pas d'avoir épousé une patte molle.  Son sang ne fit qu'un tour devant les absurdités racontées par Tensai.
- Par pitié, ne me faites surtout pas la morale, mon époux. Pendant que vous aviez le cul posé sur votre trône à gérer des futilités, moi, j'aidais le peuple à panser les blessures de la guerre. Des blessures que VOUS AVEZ CRÉÉES. Ses petits poings se serrèrent fermement, son ton de voix haussa drastiquement. Non mais regardez-vous. Vous osez me parler de tyrannie alors que vous êtes probablement le plus grand tyran de l'histoire de ce Royaume. Sérieusement ? Si vraiment vous avez à coeur les intérêts du Reike, alors dans ce cas, retournez donc chasser des sangliers dans votre trou à merde et laissez des gens qualifiés et compétents gérer ces terres. Pensez-vous sincèrement que les reikois vous laisseront régner « pour les intérêts du Royaume » ? VOUS AVEZ TUÉ LEUR FAMILLE ET BRULÉ LEUR MAISON. Vous ne serez jamais le souverain de ces gens. Vous aimez bien critiquer Seagan, n'est-ce pas ? Et bien, sachez que vous êtes pire que lui et que vous avez plongé ce pays dans un calvaire encore plus profond que le sien. Puis, elle se calma quelque peu, reprenant sa respiration. Il fallait en revenir aux faits. Savez-vous ce qui arrivera au Reike si nous nous sacrifions et que nous en mourions ? Des serpents comme Vaenys ou Vaal prendront le pouvoir. Pire encore, la République nous achètera. Et là oui, les intérêts du Royaume seront définitivement rayés de ce monde. Nous sommes le dernier rempart qui protège le Reike. Ne l'oubliez jamais.

Tensai
Tensai haussa un sourcil. Tout amoureux qu’il était, il ne fallait tout de même pas trop le chatouiller avec certains termes. Il ne s’agissait pas de faiblesse, mais des réalités pures et simples. Tensai se releva, la surplombant de sa hauteur, il la regardait comme un géant regarderait une souris. L’envie de l’étrangler lui traversa bien l’idée un moment. Elle croyait le blesser ? Ses mots, acérés, provoquèrent quelques fissures. Sauf que Tensai n’était pas un adepte de la riposte proportionnée.
-Ne commencez pas à me blâmer pour l’incompétence de vos parents. Vous croyez que j’adore le système qui m’a créé ? Je n’ai fait que me nourrir de la faiblesse qu’il secrète. Quelle était votre prison rappelez-moi ? Oui, un Palais, des domestiques, des parents aimants, un Royaume et une destinée toute tracée. La roue dont vous vous plaignez, je l’ai déjà brisée, j’ai fait voler en éclat le destin qu’on me destinait. J’ai jeté à bas la faiblesse de votre ancien système, le Monde Nouveau est déjà là. Ne croyez pas qu’il serait plus clément que l’ancien. Il aura simplement des tares différentes. Pourquoi ? cela importe peu. Maintenant que c’est fait il n’y a pas à se demander pourquoi. Il y a à se demander « et donc » ?
Il croisa les bras. Se faire traiter de tyran était mérité, il en était d’une certaine façon un. Et e réalité cela ne lui plaisait pas tant que cela, d’être un tyran. Non pas parce que le tyran régnait par la force, mais parce que le tyran était en réalité un enfant capricieux. Le Tensai qui avait pris ce trône en était un. Celui qui exerçait le pouvoir depuis deux ans avait inconsciemment essayé de ne pas l’être.
-J’ai conquis ce Royaume. Je ne renie rien. Si c’était à refaire, je tuerai tout aussi bien tous ceux que j’ai tué. Vous dites que je ne serai jamais le souverain de ces gens ? Mais je suis le souverain ma femme. Vous croyez que j’ai quelque chose à gagner à rester sur ce trône maudit que j’ai récupéré ? J’aurais très bien pu raser ce Royaume, vous enlever, faire ce que j’avais envie, et terminer le travail. Je ne l’ai pas fait. Aujourd’hui, je gère des « futilités comme vous dites : un Royaume divisés, sur endettés, et en grande partie pillé par ceux qui sont mes compagnons de guerre depuis plus longtemps que vous ne marchez sur vos deux jambes. Je pourrais tout laisser en plan, retourner dans le désert, vous laisser vous faire culbuter par votre frère. Savez vous pourquoi je ne le fais pas ?
Il marqua une pause.
-Le Reike mérite mieux que ça. C’est la grande leçon à retenir de cet épisode. Jadis, j’aurais fait le vrai choix du lâche : partir piller ailleurs après m’être lassé, au lieu de devoir me complaire dans les grimaces de la politique de ce pays qui est désormais le mien. Je n’ai pas blessé le Reike, je l’ai purgé de sa léthargie confortable, et je forgerai, dans le feu, le fer et le sang si nécessaire une grande Nation. Je ne suis pas le problème, je suis le remède.
Il la vit se calmer. Et finalement, il fut aussi bien agacé par sa dernière remarque, même si elle se voulait plus juste.
-Nous ne serons pas le dernier rempart du Reike avec vos principes et le voile pudique que vous cherchez à poser sur la réalité du monde. Le monde sera toujours un lieu de domination du fort sur le faible. Ça, je n’ai pas changé d’avis. Et toute tentative de changer cela ne vous mènera qu’à l’amertume. Les gens comme moi ne peuvent pas être combattu avec des bons sentiments.

Ayshara
Franchement, plus il parlait et plus il s'enfonçait. Il aurait dû rester silencieux, celui-là.
- « Léthargie confortable », allez donc dire cela aux innocents que vous avez purgés. Oui, ces honnêtes citoyens payeurs de taxes qui financent votre armée et votre cul bien assis sur un trône. Un roi ne vaut guère plus qu'un vulgaire moustique sans un peuple qui le soutient. La dragonne fronça les sourcils. Le discours de Tensai l'agaçait énormément. Souvent du Je et quasiment jamais du Nous. Malgré sa volonté d'agir pour les intérêts du royaume, il demeurait un être profondément égoïste désirant se garder le pouvoir et les mérites. Jamais il n'avait considéré l'idée de mettre Ayshara à la tête du trône, une femme s'étant pourtant avérée triplement plus compétente dans la direction de ce royaume que lui-même. Le reine était capable de rétablir la paix et la prospérité économique du pays, tandis que le roi, lui, n'y parviendrait sûrement jamais tellement que les oppositions à son régime despotique étaient féroces, soyons honnêtes. Ce n'est qu'une question de temps avant que votre tête ne finisse au bout d'une pique. Les orphelins de guerre que vous avez créée deviendront eux aussi des Tensai d'ici quelques années et leur seul but sera de vous tuer. Elle soupira. La vosdraak était fatiguée d'être toujours dans l'ombre de son mari à limiter les dégâts que son incompétence engendrait derrière lui. Votre force individuelle ne représente plus grand-chose aujourd'hui. Je pourrais allégrement vous tuer et vous détrôner dès mon réveil, si je le désirais... Peut-être devrais-je le faire ? La Loi du plus fort, hein ?

Comme pour confirmer ses dires, son corps commença à s'illuminer d'une énergie divine d'une puissance incommensurable, à un tel point que la dimension se fractura avant d'exploser en mille morceaux.

Si seulement il n'y avait que ça de briser...

* * * * *

En se réveillant, elle sursauta en constatant sa bouche collée sur celle de son époux. Sans réfléchir, son premier réflexe fut de le pousser contre le mur. De redoutables flammes sacrées le ligotèrent, l'empêchant de se mouvoir. Elles étaient suffisamment résistantes pour donner un mauvais temps à un guerrier de sa trempe. Le roi était affaibli, mais la reine, elle, possédait la quasi-totalité de ses ressources magiques grâce aux dons du monarque de Shoumei et à ceux de la Dame Blanche.

Près de son lit, elle remarqua la présence de Seagan ainsi que celle d'une mystérieuse fée. Et aussi sa précieuse protectrice, audacieusement positionnée à proximité de son entre-jambes. Le « bébé » allait sortir d'une minute à l'autre.

Le chaos ambiant se calma. Haletante et se tortillant de douleur, la jeune femme demanda :

- Marjhan... Emmenez-moi loin d'ici. Je ne veux plus rester une seconde de plus dans ce palais. Faites vite. Je... vous expliquerai plus tard.

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Pour sauver Shasha, partie 5
Feat. Ziel, Tensai, Seagan & Ayshara


Quand on évoque l'idée de Valkyrie, on évoque rarement celle d'une sage femme, prostrée entre les cuisses d'une souveraine, le temps d'un accouchement impromptu. Plutôt celle d'une vierge guerrière, fourrageant les premières lignes ennemies, à grands coups de zweihänder. Et pourtant... elle était là, et attendait, dans le vacarme ambiant de la chambre royale. L'arbre d'eau, lui, continuait maintenir les gravas en place. Il suffisait qu'un coup de vent emporte la fée, que le mana lui manque... et tout serait réduit à néant. De grosses gouttes tombaient sur le matelas; sur le visage transi de la reine. Le baiser, lui, se prolongea. Et on attendait, on attendait...

Toutes les personnes présentes dans cette pièce, étaient là pour une bonne raison. Bouclettes voulait sauver son amie d'enfance, - et même s'il s'y était pris de façon contestable, Marjhan l'en remercia. La fée l'accompagnait, vaille que vaille, car tel était le rôle d'un protecteur. Tensai, lui, avait opéré à poser ses grosses fesses musclées sur le trône des Draknys depuis son putsch, quant à la reine... Personne n'eut plus de légitimité à se trouver ici, qu'elle. Mais la Valkyrie ? la Valkyrie n'embrassait aucun rêve de grandeur personnel, cela lui était égal. Elle ne pouvait, en l'espèce, plus protéger grand monde, et avait, de toute manière, échoué à le faire. Des mots, vieux de cinq décennies, lui revinrent en mémoire. « La dignité des faibles ». Quels faibles ? ceux qui craignaient la Couronne ? qui fomentaient contre cette dernière ? Le scribe sous-nutritionné qu'elle avait culbuté comme un jeu de quilles ? Qui ? Les femmes, bien sûr. Mais ensuite ? Son esprit ne pouvait demeurer résolument zélé en cet instant. Tout était plus complexe, et elle aurait beau clouer et clouer des types sur des croix à longueur de journée, ça ne changerait pas le sort de quelque demoiselle que ce soit. Car le monde était ainsi.
C'était le monde, qu'il fallait changer.

Quelle utopie... Sans doute parce qu'elle était à demi vautrée entre les jambes d'Ayshara, ou parce qu'à tout instant, l'équivalent rocheux d'un éléphant allait lui tomber sur la tête, elle se sentait amère. Jamais la Valkyrie n'aurait le pouvoir de changer le Sekai tout entier. Ce n'était pas son rôle; on ne l'avait pas entraînée pour ça. C'était à la femme, allongée sur ce lit, de le faire. Et elle s'en était persuadée, bien avant que toute cette harde de lèches-cul se mettent à lui tourner autour. Elle l'avait su, intuitivement, dès qu'elle avait posé son regard sur le nourrisson qu'elle fut. Ca n'avait rien de rationnel, rien de sensé. Toute puissante qu'elle pouvait être, une enfant restait une enfant. Alors pourquoi ? Pourquoi y avait-elle toujours cru ? (par amour) Parce qu'elle en avait toutes les qualités de coeur. Il ne lui manquait que la force. Il lui fallait éclore, pour de bon.

Elle recula, brusquement, quand la reine se réveilla. Complètement hagarde, elle vit Tensai se faire saucissonner contre le mur, en un tournemain, et sa souveraine lui murmurer. L'emmener ailleurs, hors de ce palais ? Une personne ordinaire se serait sans doute posé mille et une questions. Vous êtes sauve ? m... mais, pourquoi diable avez-vous fait ça à votre époux ? et qu'allons-nous faire des autres ? Au fait, je crois que j'ai bousculé quelqu'un, tout à l'heure, et... Autant de questions qui ne virent jamais le jour, dans l'esprit de la Valkyrie. A peine Ayshara avait-elle prononcé ses derniers mots, que sa protectrice la saisit, dans une douceur inouïe. Elle la lova au creux de sa poitrine, avant de prendre son élan, à travers la fenêtre. Et elles disparurent, dans un vol.

Le sifflement du vent, et sans doute, peut-être, les râles, douloureux, de la souveraine. « Tu es forte, Ayshara. Cette chose ne te vaincra pas. » Elle l'avait dit, comme quelque chose d'entendu depuis toujours. Elle n'avait pas besoin de s'en persuader : la Vosdraak avait survécu à la chute de sa propre dynastie, à l'assassinat de ses deux parents, à la trahison de son frère, à l'émoi du peuple Reikois, à la brutalité de Tensai, à la flèche, à... La jeune fille qu'elle tenait au creux de ses bras, était sans doute la seule, dans tout le désert, à mériter son sacrifice. Il y avait une raison, pour laquelle elle ployait le genou devant sa personne, même en privé. Et tous ces cancres, bouffis d'orgueil, fussent-ils les rois de quelque nation, devraient faire de même. Elle allait changer ce fichu monde.

Le temps, pour le dragon, de se rendre compte de ce qui se passait, qu'elles atterrirent à l'écart de la foule, dans une place étranglée par le silence. Pas une ombre. La Valkyrie déracina une porte d'entrée, et tomba nez à nez... avec un chat. Un énorme chat. Ainsi donc, elle aussi était frappée d'hallucinations. La créature se figea, surprise. C'était compréhensible : voir la protectrice de la reine affaiblie, c'était quelque chose. (c'est ce que son ego lui dicta)
Ca, ou parce qu'on venait d'arracher sa porte d'entrée. Avec la reine du Reike dans ses bras.

« De l'eau, et des glaçons. Vite ! », se prit-elle à ordonner. « Elle va accoucher ! » Elle venait réellement de donner un ordre à un félin ? elle ignorait si c'était le manque de mana, ou le vacarme incessant de son cœur, tambourinant contre sa poitrine. Ou la chaleur du pays ? mais cela lui parut vraisemblable. D'autant plus, lorsque le chat s'exécuta.

Elle s'approcha d'un lit, pour y allonger la femme aux cheveux d'argent. Une fois la glace apportée, - sa main l'attendait, instamment tendue en direction du matou, comme un chirurgien en quête d'outil - elle la mit dans un sachet , qu'elle pressa sur son front. Lui fit boire de l'eau, aussi : son corps était chaud comme un brasier.

« Tu dois régner, Ayshara », lui souffla-elle, tandis qu'elle procédait. « Régner au-dessus de tous. Qu'ils t'aiment ou qu'ils te craignent importe peu, pourvu que tu les guides. Je mourrai pour que cela se fasse. » Elle n'avait pas prononcé ces mots en vain; Marjhan ne prononçait jamais des mots en vain. Elle ne vivait que dans ce but : asseoir la nation sur le reste du monde. Et c'était à elle de le faire. Celle qu'elle avait protégée et chérie, ces dix-huit dernières années.




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Sauvetage



Serrant les dents, le moustique était toujours en train de soutenir la structure pour éviter que tout ne s’effondre sur le groupe. Avec il fallait le dire une certaine difficulté qu’elle n’aurait pas eu si elle avait eu la chance d’être à 100% de ses capacités magiques et sans la fatigue mentale qui était la sienne depuis qu’elle avait mangé dans les dents le sort de lumière de Seagan.

-Pas mal, Moustique, pas mal.

Alors que le Roi affichait un petit sourire, la fée en fit de même tout en serrant les dents, plus par égo personnellement que pour conviction. Il fallait dire qu’elle était dans une situation de merde que la plupart des mages redouteraient, une épreuve d’endurance magique. Il était plus tranquille d’être fatigué physiquement que magiquement, car on touchant dans le second cas à l’esprit, l’âme, l’existence elle-même d’une certaine manière sans que ce soit aussi extrême que pour les êtres fait de magie comme Seagan.  

…. Je vous en prie…

Elle avait toujours quelque peu du mal à s’exprimer mais son orgueil personnel l’obligeait à tenir.

-Tiens le coup, Moustique. Ce serait bête de mourir avant d’avoir eu l’air compétent à autre chose que des monologues.


La fée fronçait les sourcils montraient qu’elle n’aimait absolument pas qu’on lui parlait comme ça. Dans une autre situation, elle aurait partir loin dans la logorrhée mais avec des tonnes de roches sur les bras, ce n’était pas vraiment sa priorité. Toutefois par pure vexation, elle ne pu s’empêcher de dire deux phrases.

Tenez le coup aussi. Ce serait bête de mourir avant que vous ayez eu le temps de reconnaître à quel point je suis compétente.

Tandis que le Roi entrait en contact avec sa reine, la fée concentrait donc ses forces pour retenir la structure, qui s’affaissait toujours plus vers elle à mesure que son eau perdait en intensité de mana. Bordel, tensai bouge toi le cul et dépêche toi. Et finalement, il réussi le bougre, bien qu’encore une fois le résultat escomptait sortait totalement du champ de prévision de la scrutatrice.

Voyant en quelques secondes la reine se lever,  envoyer le Roi dans un mur avant de lier par une magie de feu divin pour l’empêcher de réagir. Avant qu’avec l’aide de la protectrice elle se barre sous les yeux éberlués de la fée.

Nan, mais je rêve bordel de merde…

Elle ne comprenait absolument pas ce qui venait de se passer. La reine à moitié dans son accouchement qui se barrait, le roi qui se faisait balader par la femme qu’il venait d’embrasser. Trop de connerie en quelques secondes pour le cerveau de la shoumeienne. Et en plus cette petite pute de valkyrie la laissait en plan comme une conne avec des tonnes de roche sur les bras, un homme dans le coma et l’autre enchainé par une magie de feu divin qui ne partirait pas comme ça. Autant dire que maintenant appeler un mage de terre c’était mort, elle devait se débrouiller toute seule. Même si Tensai voudrait briser ses chaines, il y avait plus de chance qu’il pulvérise la pièce avant.

Serrant toujours les dents, fermant les yeux quelques secondes pour réfléchir quelques instants, elle les rouvrit avec une idée en tête, bon il faudrait dire adieu à cet endroit mais c’était leur faute de ne pas faire ce qu’il fallait depuis tout à l’heure. Il lui restait environ 10% de son mana, de quoi encore lancer un ou deux sortilèges aqueux, bien qu’elle devait rester dans la simplicité.

Son regard doré tomba sur Tensai.

Bon… Ca risque d’un peu mouiller, préparez vous à faire une petite roulade, préparez vous à une courte apnée.

Bougeant les bras, la fée se rapprochait de Seagan tout en modulant l’eau qui lui restait, l’arbre d’eau dont les branches couvraient le plafond de toute la pièce commença à dégouliner lentement, se réduisant rapidement. Jusqu’à former une sorte de petit lac d’un mètre de hauteur obligeant les grandes personnes à s’allonger, il devenait quasiment impossible de sortir de là, car la surface était couverte des pierres du plafond qui n’attendaient que l’affaiblissement de la densité de la surface l’eau pour s’enfoncer dans cette dernière. Soudain l’eau encore calme, devint soudainement un puissant courant qui entrainait violement les trois êtres vers la porte à la vitesse d’un torrent, la fée abandonnant dans le même temps la maîtrise de la densité pour se concentrer sur le courant, qui projeta les trois personnes dans la pièce vers l’extérieur, sans se soucier de la douceur et de toute considération vis-à-vis des gens qui pouvaient se retrouver en face. Tensai se débrouillait, mais dans le même temps la fée devait éviter que Seagan se blesse vraiment. Agrippant avec ses dernières réserves l’eau qui se trouvait à la limite de la porte, elle en emportait une partie avec elle pour amortir les chocs de la roulade qui pourrait subir le comateux voir elle-même, avant que finalement lorsque le mouvement cessa, l’eau éclate brutalement au sol, se dispersant en une grosse flaque. Le trio sur le sol. La fée sur le dos regardant silencieusement le plafond, en essuyant du revers de sa main droite le sang sur sa joue.



… J’ai mal au cul…

Sans bouger parce qu’elle avait un peu mal partout, son regard se tournait vers Tensai.

Je ne vous poserai pas de question sur vos affaires de couple.

Elle laissa une seconde de blanc.

C’est quoi la suite du programme maintenant ? Le monarque ne se réveillera pas avant deux jours. Dans l’idéal, il lui faudrait des soins pour éviter une aggravation des afflictions qu’il va subir pour avoir sacrifié l’intégralité de son mana pour votre femme. Mais vous êtes le Roi ici, à voir ce que vous voulez de Shoumei.

A vrai dire elle n’en savait trop rien, la fédération n’avait en effet jusqu’ici pas pris trop le temps de parler ni d’étudier le cas de Tensai, quand bien même il y avait quelques tensions sur les affaires du nord entre espions. A ses yeux la logique géopolitique ferait normalement que Tensai ne maltraiterait pas un dignitaire de la fédération, même arrivée ici de manière quelque peu irrégulière, à une époque où l’ombre de la république se faisait de plus en plus menaçante et que les semaines découvraient leurs ambitions militaristes et expansionnistes dont le reike serait sans aucun doute la principale victime. Mais bon, tensai était un inconnu arrivé de nulle part, n’étant connu de personne qui dominait ce continent, on était pas l’abri de réactions imprévisibles



Tensai Ryssen
Pour sauver "Shasha"  Partie 5 (Ft Ziel, Tensai, Ayshara & Marijhan) - Page 2 9906sQp
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Fiche du personnage
Race: Drakyn
Vocation: Guerrier
Alignement: Chaotique neutre
Rang: S - Chef de faction
Roi du Reike
Tensai Ryssen
Roi du Reike
Tensai avait un gout amer et acide dans la bouche. C’était donc ça le goût de la trahison ? Tensai avait été défié parfois, mais trahi, jamais. Lui-même n’avait en réalité jamais trahi personne, la trahison étant entendue comme le fait de nuire à quelqu’un à qui on était supposé être en loyal. Il n’avait jamais été loyal à rien, ni personne, par conséquent, il n’avait jamais trahi personne. D’ailleurs, il n’avait jamais considéré personne comme lui étant loyal. Une vie dans la rue rendait paranoïaque, tout le temps sur la défensive, le Roi du Reike s’en était plutôt bien sorti. Il avait gardé cette habitude. Pourtant, dans cette armure impénétrable, une petite faille s’était glissée, le jour de la conquête, Ayshara avait fendu un peu l’armure avant, par le temps et la destinée manifeste qu’ils partageait sans le savoir, de devenir quelque chose Tensai n’avait pas : une faiblesse. L’orgueil en prit un coup lorsqu’il vola contre le mur. Il ne comprit pas tout de suite d’où venait le coup, avant de réaliser qu’il venait bel et bien de sa femme. Avait-il échoué ? l’entité avait-elle repris le contrôle de son esprit ? Est-ce qu’elle était en train de l’attaquer à cause d’un désaccord aussi futile que leur discussion ? Bon d’accord, que leur dispute.
Alors qu’il allait réagir, il se retrouva entravé par la magie de son épouse. Un rictus affreux se dessina sur son visage. C’était de la rage et de l’incompréhension. Le Palais était en train de s’effondrer et elle entamait une scène de ménage grandeur titanesque ? Non, c’était pire que ça, d’un coup, elle la vit elle, emportée par Marjan. Au moins, si on avait des doutes sur où la loyauté de cette boite de conserve allait, on était fixé. Il règlerait ça plus tard. La désertion de son épouse était un problème pour demain. Moustique en train de craquer sous le poids du toit était un problème pour dans les trente secondes. Totalement entravé, le Roi ne pouvait absolument pas l’aider en quoi que ce soit. Moustique tenta alors un coup d’audace. Pour ne pas dire de génie. Le courant les propulsa hors de portée de l’effondrement. Il aurait probablement pu survivre à l’effondrement, mais il en aurait gardé des séquelles.

Les liens de son épouse avaient été affaiblis par la manœuvre acqueuse. Le Roi, usant de sa force légendaire, comprima ses muscles et son aura, pour tenter de les briser. Il y parvint après dix bonnes secondes à se tortiller comme un ver. Il s’étira un peu. Visiblement, le plus dur était passé.

Il craqua de nouveau les jointures de son cou. La suite du programme ? Tensai était d’une humeur massacrante, il ne digérait pas l’attaque de son épouse. La première tentative de se sacrifier par amour de sa femme et de ce pays qu’il avait fait sien lui était revenue en pleine tête. Et puisqu’elle avait préféré l’envoyer valser, le ligoter et fuir, le Roi ferait ce qu’il avait à faire, en son âme et conscience et sans s’occuper de l’avis d’une absente.

Il fallait agir rapidement. En même temps, le cas Moustique lui posait un problème. Au départ, il fallait dire le vrai, il avait clairement prévu de jouer les opportunistes. Ils étaient venus sauver Ayshara, soit, mais une fois Ayshara sauvée, les affaires devaient reprendre. Si tout s’était passé comme prévu, Tensai les aurait fait jeter aux fers sans autre forme de procès. La vie d’Ayshara sauvée valait à Seagan de rester vivant. Moustique avait participé non seulement à sauver la vie de la Reine, mais aussi la sienne. Il croisa les bras.

-Ton chef est désormais considéré comme en résidence surveillée ici au Reike. Le fait d’avoir sauvé mon épouse de la mort lui vaut de ne pas être considéré purement et simplement comme un prisonnier. J’aviserai ce que je fais de lui lorsqu’il sera conscient. Pour toi, Moustique, tu as participé à la sauver, et aussi à me sauver. Je te laisse donc le choix. Tu peux bénéficier d’un sauf conduit hors du Royaume pour rentrer à Shoumei, ou décider de te constituer prisonnier de bonne grâce pour rester avec lui et l’assister médicalement sous bonne garde. Tu as mérité de pouvoir faire ce choix.

Il ne fallait pas se méprendre. Posséder entre ses mains le plus haut dignitaire d’une Nation était une monnaie d’échange dont il ne pouvait pas se priver. Elle lui donnait des opportunités politiques, et surtout, elle pouvait selon les discussions, poser les pierres d’une libération économique de son peuple. Il fallait aussi voir comment Shoumei réagirait au fait que Seagan ait aidé une nation étrangère. Cette fameuse Gunhildr dont il avait capté la lettre envoyée à Ayshara le traitant de Barbare ne le mettait pas du tout dans de bonnes dispositions à son égard. Cela pouvait être une opportunité. Après tout, l’honneur d’une nation était écorné chaque jour si son chef était prisonnier d’une Nation concurrente, la légitimité des gouvernants s’en ressentirait forcément. Et dans le cas où les actions du Grand Prêtre conduisaient à une forme de coup d’Etat, il gardait ainsi un prétendant pour causer des troubles intérieurs en cas de besoin, ou une très utile monnaie d’échange avec le nouveau gouvernement qui en émergerait. Dans tous les cas, Tensai ne pouvait pas laisser partir Seagan ainsi, pas avant d’avoir examiné ce qu’il pouvait retirer de la situation. Ni ce que Seagan pouvait avoir à offrir, ni rien. Dès lors qu’il se serait saisi du Grand Prêtre, le temps jouerai pour lui et il pourrait alors aviser de la situation. Les gardes commencèrent à se pointer en nombre. Tensai leur désigna le Grand Prêtre inconscient.

-Portez le dans une chambre. Mettez-lui des entraves anti-magie, dès lors qu’il sera conscient, je veux en être instruit.

Il tourna enfin la tpete vers Ziel.

-Alors ?
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Sauvetage



La fée se relevait péniblement, se maintenant dans un premier temps sur le fesse, son visage crispé d’une petite douleur tandis que le Roi du Reike dans son caractère toujours imperturbable et impassible face à tout ses événements lui répondait.

-Ton chef est désormais considéré comme en résidence surveillée ici au Reike. Le fait d’avoir sauvé mon épouse de la mort lui vaut de ne pas être considéré purement et simplement comme un prisonnier. J’aviserai ce que je fais de lui lorsqu’il sera conscient. Pour toi, Moustique, tu as participé à la sauver, et aussi à me sauver. Je te laisse donc le choix. Tu peux bénéficier d’un sauf conduit hors du Royaume pour rentrer à Shoumei, ou décider de te constituer prisonnier de bonne grâce pour rester avec lui et l’assister médicalement sous bonne garde. Tu as mérité de pouvoir faire ce choix.

De manière très ostensible, cela renforcé sans aucun doute par la fatigue que la fée subissait dans cette histoire depuis bien trop longtemps, la protectrice montrait que la dichotomie de choix que lui proposait Tensai ne lui plaisait pas beaucoup. Toutefois en l’état actuel des choses, elle ne pouvait pas faire grand-chose. Si déjà elle disposait de ton son mana, sans doute aurait elle réfléchit à d’autres solutions pour aller à l’encontre de la volonté de Tensai, car dans l’orgueil qui était le sien, la certitude propre à ceux qui n’avait dans leurs ambitions de limite que ce que la réalité permettait de faire et encore, elle était certaine de pouvoir avec un peu de chance, en jouant de non pas de sa force, mais des limites techniques de la magie de pouvoir être capable de leur échapper en jouant au chat et à la souris quitte à avoir Seagan sur le dos. Cela pouvait bien entendu sembler irréaliste, mais pouvait on douter, quand le but de son existence et du destin que l’on se prévoyait, était de soi même devenir un Roi. La fée n’avait aucun désir d’être dans sa vie et dans ce monde, le sbire de qui que ce soit, les pyramides qu’incarnaient la hiérarchie, sociale, magique ou encore de la simple force non pas comme une finalité, mais comme une simple échelle gravir. Ainsi si certain en constatant la supériorité absolue de personne comme Tensai baissait la tête, implorant de vivre, de survivre, se contentant d’intriguer sous sa personne. La protectrice n’était pas dans ces gens là, son regard affrontant celui du dragon, n’affichait aucune volonté de soumission, aucun complexe en quoi que ce soit. Il n’était tout au plus que l’incarnation d’une motivation supplémentaire pour la fée à devenir plus forte afin d’atteindre la puissance qu’elle ne pouvait aujourd’hui que regarder.

Soupirant légèrement alors que les gardes se ramenaient, la fée réfléchissait à chacune de ses options, aux couts et aux bénéfices. Rester avec Seagan n’était finalement d’aucun intérêt, ce n’était pas elle-même une medecin, les FMR suffiraient. Ce serait également étonnant que Tensai le traite mal, ne serait ce que parce que les otages de valeurs étaient rarement maltraité pour rien, surtout que une mauvaise action vis-à-vis d’eux pouvait avoir de dramatiques conséquences au niveau de la haine que pouvait se porter deux nations. Si tant est que débile comme il semblait l’être, il allait jusqu’à ce niveau de considération, car comme la régente, il semblait oublier que l’être était plus façonné par ses émotions que par une logique froide et désincarnée plus propre au golem de pierre qu’à l’être qui vivait et ressentait. En plus de cela, vu le lien qui semblait exister entre sa femme et le grand prêtre, lui faire du mal, qu’elle pourrait connaître un jour ou l’autre n’était pas dans son intérêt. Surtout que même s’il ne l’aimait pas, elle était au final aujourd’hui la seule personne qui protégeait la légitimité du Roi, qui à la manière d’une régente qui était voué à prendre contestation sur contestation pour l’éternité de la purge, Tensai ne remplissait dans l’image populaire aucune des trois cases qui façonnaient la légitimité et surtout la popularité d’un gouvernant, la compétence, la bienveillance et la vertu, puisque sans elle il passerait sa vie à devoir gérer des révoltes en permanence par son incapacité à générer de la sympathie envers autre chose que les orcs et les brutes sans cervelles, tout était fait de manière à ce que seagan ne finisse pas mal en théorie.

-Alors ?

Se relevant pleinement la fée s’envola avec quelques difficultés au décollage pour atteindre le niveau de Tensai.

Je vais donc partir d’ici. Toutefois, je resterai quelques jours au Consulat Portuaire de Mael dans votre capitale. Avant toute chose, je dois contacter l’autorité suprême de notre diplomatie, pour savoir si je dois vraiment partir ou revenir ici les mains enchainées.

En réalité, elle ne le ferait pas vraiment puisqu’elle altérait quelque peu la réalité dont elle rendrait compte à la régente, pour ne pas qu’elle se sente trop pousser des ailes. Face à une absence de contrepoids magique, elle pourrait avoir de mauvaises idées, la fée n’ayant absolument pas confiance en elle depuis la purge. Quoi qu’il en soit, elle s’opposerait à tout projet déviant porté par cette poste cadavérique. Si Mael avait accepté de jouer son jeu lors du conclave pour châtier l’autre imbécile qui s’opposait par immaturité aux nécessités de réforme de la nation.

J’imagine que si vous voulez le gardez c’est que vous avez des intentions notamment vis-à-vis de la fédération. Si jamais vous voulez en faire part, vous pouvez passer par le consulat, je me ferai un plaisir de les transmettre au conclave. J’imagine d’ailleurs que cette situation devrait en provoquer un prochainement.

Elle se grattait légèrement la tête, sous le signe d’une certaine exaspération, en soupirant, avant que ne revienne sur le Roi.

Enfin, je vous souhaite donc salutation et bon courage pour vos histoires personnelles. Au passage…

Son regard passa sur Seagan qui se faisait transporter au loin.

Si vous pouviez lui dire à son réveil « C’est ta faute petit con, assume les conséquences de tes immatures actions » de ma part ce serait sympathique. Ca devrait par ailleurs le calmer, car il risque de faire une petite crise s’il ne se réveille nulle part tout seul.

Elle se dirigea alors à droite, puis recula revenant arrière vers la gauche, réfléchissant tandis que son regard revenait vers Tensai quelque peu embeté.

Mmmm c’est par où la sortie ?

Retrouvant finalement son chemin, elle disparaissait au loin, saluant Tensai de la main.

On se reverra surement, sauf si nous mourrons, nous devrons sans doute travailler ensemble pour les siècles à venir !


Sortant du palais, la fée reprit sa respiration, volant quelques temps avant de regarder en arrière vers le palais du Reike. Bonne chance quand même Seagan. Elle avait une petite inquiétude pour lui, il avait beau avoir 2000 ans, ce n’était qu’un enfant psychologiquement, et elle ne pouvait s’empêcher de le considérer comme cela. Dans la prison dorée qui était la sienne il n’avait jamais vraiment rien vécu, certes il y avait Azael qui était la première étape vers la claque de réalité qu’il allait prendre un jour ou l’autre mais là, ça risquait d’être un peu radical. Enfin… il y survivrait en théorie…

Réfléchissant à tout cela, elle fit quelques tours en ronds, s’énervant toute seule avant de finalement se décider à encore une fois devoir lui sauver le cul. En théorie, la reine pourrait l’empêcher d’être un otage trop longtemps, la retrouver ne lui était pas difficile d’autant qu’il lui suffisait de sort mineur pour pister les deux sacs à mana dans la ville. Son regard se déplaçant dans leur direction, tout en faisait attention de ne pas être suivit par les mêmes procédés magiques, elle allait dans leur direction. Au pire, elle filerait à la républicaine si elle sentait l’aura de Tensai ou des gardes qui avait choppé Seagan se rapprocher de là où elle était…

Ah putain de merde, heureusement qu’elle était sympa vis-à-vis de ce gros fils de pute de Seagan.



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